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jeudi 13 mars 2025

Déclaration liminaire de la CGT-FERC à la FS-SSCT du 12 mars

Tout juste 5 ans après une épidémie inédite qui a conduit chaque entreprise, chaque établissement, chaque administration, chaque agent·e à repenser son organisation et son fonctionnement, nous vivons aujourd’hui et particulièrement dans l’Enseignement supérieur et la Recherche, dans une forme de sidération qui dépasse toujours plus l’entendement.

Un budget 2025 adopté sans vote début février, particulièrement saignant pour notre secteur dans un contexte où les universités sont exsangues par 10 années d’augmentation d’effectifs étudiants sans moyens supplémentaires, cela donne des dizaines d’universités en grandes difficultés financières et des conséquences qui sont délétères pour les personnels : suppression de 10 % des heures de formations, gel de centaines de recrutements, non-renouvellement de contractuels, report de travaux ou de projets divers et des bâtiments en ruine, RPS en pagaille, des plans nationaux et des orientations stratégiques ministérielles sans aucun moyen pour les mettre en oeuvre !

A cela se sont ajoutées des annonces délirantes sur les Key-Labs, qui apparaissent comme des provocations gratuites auprès d’une communauté déjà particulièrement éprouvée.

Et il y a trois semaines, la mise au pilori par le HCERES de pans entiers de l’offre de formation des établissements de la vague E : on a assisté à un déversement massif et outrancier de critiques qui délégitiment les efforts des collègues après les avoir épuisés en servitudes bureaucratiques. Ces processus d’évaluation sont source de souffrance au travail : outre la manipulation d’indicateurs soi-disant objectifs mais uniquement quantitatifs et complètement vides de sens, les collègues ont dû remplir des tableaux absurdes lors d’une procédure chronophage… pour au final recevoir un avis méprisant et déconnecté des réalités.

S’agit-il de harcèlement en bonne et due forme ? S’agit-il de prendre le contrôle de la production du savoir et d’en faire un outil au service des intérêts de quelques uns, ceux-là même qui imposent leur vision néolibérale de la société ?

Ce qu’il se passe aux États-Unis depuis quelques semaines dans la Recherche et l’Enseignement supérieur affecte profondément les collègues, l’internationale fasciste s’organise, et en France, les signaux d’alerte ne manquent pas.

En conséquence, les représentant·es FERC CGT à la FS-SSCT ministérielle de l’ESR alertent solennellement Monsieur le ministre de l’urgence absolue de prendre la mesure de la situation dans tous les secteurs de l’ESR. Il n’est pas acceptable que de plus en plus de collègues exposent leur santé physique ou mentale au quotidien, dans cette désagrégation faite au service public de l’ESR. La directive européenne 89/391/CEE fait obligation à tous les employeurs, publics ou privés, d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs dans tous les aspects liés au travail. Notre employeur devrait déjà se mettre en conformité avec les dispositifs réglementaires et législatifs en vigueur depuis des années : les rapports soumis à nos débats cette après-midi montrent que les établissements ne respectent pas leurs obligations. Les feux de la souffrance au travail sont au rouge partout : la situation appelle une réponse à la hauteur de l’urgence critique de la situation. Et cette réponse, nous ne la retrouvons pas dans les bilans ou les OSM soumis à l’avis à cette réunion plénière.