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mercredi 16 septembre 2020

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Les priorités de la présidence ne sont pas les nôtres !
Halte à la politique antisociale de l’université !

Grève et retrait de salaire

Nous venons d’apprendre ce jour que la présidence de l’université a décidé de retirer 1/30 de salaire mensuel aux collègues qui seront en grève une journée ou une partie de la journée, ce qui n’avait jamais été fait à Paris3. C’est en effet le résultat de luttes sociales au sein de l’établissement. Depuis des années les syndicats demandent, si cette mesure doit être prise, qu’elle le soit de façon équitable entre les différents services ou composantes et entre les différentes catégories de personnels -BIATSS et enseignant.e.s-.

A ce jour, non seulement aucune concertation/discussion/négociation n’a eu lieu avec les syndicats, contrairement aux promesses électorales qui devaient mettre le dialogue avec la communauté universitaire au cœur des décisions. Mais en plus, aucune instance de l’université n’a été sollicitée.

Le retrait de salaire implique un service non fait. Donc il signifie aussi que le travail ne doit pas être rattrapé contrairement à ce qui se pratique à ce jour (plus de rattrapage des cours, plus d’heures en plus pour compenser...)

Primes au mérite

L’université a décidé unilatéralement la mise en place d’une prime Covid au mérite. La CGT n’a pas été informée et consultée avant le comité technique où l’annonce était bouclée et non discutable. La CGT a voté contre avec l’élu FSU, la CFDT s’est abstenue.

Contrairement aux traditions de Paris 3, la présidence a décidé pour la première fois d’imposer « le mérite » comme critère d’attribution de primes à l’université. Pour cette prime Covid, l’enveloppe attribuée par le ministère est de 38740 euros et le montant par bénéficiaire de 330 euros. 115 collègues en seront bénéficiaires... alors que près de 3000 collègues dont plus de 700 BIATSS, 450 EC titulaires 275 enseignant.e.s non titulaires et de très nombreux vacataires ont collectivement épongé le surcroît de travail de ce printemps....

C’est scandaleux. Qui est plus « méritant » ? Celui qui a traversé le confinement dans de bonnes conditions et qui a pu travailler ou celui qui a vécu le confinement dans des conditions très difficiles et était, légalement, en Autorisation Spéciale d’Absence ? Le président et son équ ;ipe de direction ont choisi. Et il a demandé aux N+1 de choisir aussi… Cette mesure inique divise l’ensemble de la communauté et met en difficulté les hiérarchies et unités de travail. Nombre de collègues ont redoublé d’effort dans des conditions parfois catastrophiques pour mener à bien leur mission de service public, nombre d’enseignant.e.s, malgré la garde d’enfants ont maintenu le suivi, l’encadrement de leurs étudiant.e.s et à quel prix ?

La mise en place d’une méritocratie verticale, alors que cette période a et doit être traversée collectivement et solidairement.

Et tout cela alors que les primes des BIATSS sont les plus basses parmi les universités françaises… et que les promesses électorales étaient de les augmenter pour toutes et tous…

La présidence impose donc ses priorités :

  • soutenir le gouvernement en rendant la grève plus difficile alors que le gouvernement tente de faire passer en force la LPPR, réforme désastreuse imposée contre l’avis de la communauté universitaire ;
  • diviser les collègues en donnant des primes aux un.e.s et en la refusant aux autres…

D’autres urgences, obligations légales pour certaines, auraient pu être définies :

  • Appliquer la circulaire n° 2017-078 du 25-4-2017 relative au délai de paiement des vacataires de l’enseignement supérieur et mensualiser tous ces collègues dès septembre ;
  • Augmenter tous les cdd/cdi : obligation légale tous les 3 ans d’étudier l’augmentation à appliquer alors que cela fait près de 6 ans que ces collègues n’ont pas été augmenté.e.s. ;
  • Augmenter toutes les primes des personnels ;
  • Ne pas laisser des postes comme celui du responsable du service de prévention et sécurité vacant pendant dix mois pour permettre une réelle politique d’amélioration des conditions de travail ;
  • CDIser massivement nos collègues en CDD immédiatement pour les sortir de la précarité… ;
  • etc.

Certains de ces comportements illégaux durent depuis des années... mais bizarrement, ils sont beaucoup mieux tolérés par la Présidence que les non-retenues sur salaire, ou l’absence de politique au « mérite ». La Présidence n’a pas l’air de s’inquiéter non plus outre mesure du degré auquel ces décisions aggraveront les conditions de travail et la démoralisation des agents.

Décidément ; nos priorités ne sont pas celles de la présidence !