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Le Gouvernement continue la guerre aux chômeurs et aux travailleurs précaires !
31 janvier, par baille — Travail / emploi, uneDans le droit fil des dernières déclarations d'Emmanuelle Macron annonçant « un acte II de la réforme du marché du travail » et des « règles plus sévères » à l'encontre des travailleurs privés d'emploi, le 1er Ministre Gabriel Attal dans son discours de politique générale prononcé ce 30 janvier à l'Assemblée Nationale entend une nouvelle fois opposer les travailleurs entre eux (avec et sans emploi), stigmatiser les chômeurs et précaires (au prétexte d'offres d'emploi non pourvues dans des secteurs dit en tension où la maltraitance (salaire, condition et temps de travail) est de mise et une nouvelle fois réduire leurs droits (après les contre-réformes de l'Assurance Chômage de 2019 et 2022).
La suppression de l'Allocation Spécifique de Solidarité s'inscrit dans une logique financière austéritaire : transférer cette allocation d'Etat aux Conseils Départementaux (l'ASS supprimée va augmenter le nombre de foyers au RSA) ; va réduire la Protection Sociale des travailleurs privés d'emploi (l'ASS valide des trimestres retraites contrairement au RSA - pour nombre de foyers, les allocations logement ou la prime d'activité seront réduites…) et témoigne de la volonté de l'Etat de mettre la main sur l'UNEDIC (comme en témoignent les lettres de cadrage contraignantes et l'absence d'agréments des dernières conventions d'assurance chômage).
Pire, le gouvernement entend une nouvelle fois baisser les droits de tous les chômeurs. Une étude de la DARES projette de réduire la durée et le montant de l'Allocation de Retour à l'Emploi pour tous les allocataires et de faire évoluer (voire de supprimer) les mesures liées à l'âge des plus de 55 ans inscrits à France Travail. Malgré un taux de chômage pronostiqué à plus de 7% en 2024, une productivité de plus en plus réduite, une augmentation du nombre de travailleurs précaires vivant sous le seuil de pauvreté, le gouvernement continue sa guerre contre tous les travailleurs précaires ou sans emploi.
La décision de généraliser dès 2025, l'accompagnement des allocataires du RSA et leur conjoint - comme pour tous les travailleurs privés d‘emploi/jeunes ou reconnus handicapés - et de conditionner le versement de leurs allocations à une inscription à France Travail, à signer un contrat d'engagement leur imposant 15h d'activités hebdomadaires et leur imposant un suivi par le « Réseau pour l'Emploi » (comprenant notamment les Opérateurs Privés de Placement et les Agences d'Intérim) n'a que pour objectif de les contraindre à accepter des emplois précaires et non choisis mais aussi de faire pression sur les travailleurs en emploi.
Sans moyens ni effectifs supplémentaires, France Travail risque de devenir une gare de triage pour les Opérateurs Privés de Placement et de mise en œuvre d'une politique austéritaire et autoritaire via l'accroissement du Contrôle de la Recherche d'Emploi.
Dans les années 2003-2005, l'Allemagne, via les réformes Hartz, a entrepris les mêmes contre réformes que la France actuellement : réduction drastique des droits des chômeurs, accompagnement forcé et dérèglementation du marché du travail. Au final, augmentation des inégalités et de la pauvreté, renforcement de la précarité et stagnation des salaires. Ne prenons pas le même chemin !
Pour la CGT Pôle emploi comme pour tous les syndicats impactés par la Loi dite Plein Emploi et la Confédération CGT, une autre voie est possible. Elle passe notamment par la réduction du temps de travail à 32h/sem. sans perte de salaire, un partage de la richesse produite par les travailleurs se traduisant par une hausse des salaires et des traitements comme un droit à une juste indemnisation de tous les travailleurs privés d'emploi (primo accédant compris).
Paris, le 31/01/2024
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Discours de politique générale : une fuite en avant libérale
31 janvier, par baille — Autres, uneLe discours de politique générale du Premier Ministre confirme la fuite en avant libérale d'Emmanuel Macron maintenant teintée, notamment depuis le vote de la loi asile et immigration, des valeurs et mesures de l'Extrême droite.
Gabriel Attal n'a apporté aucune réponse concrète sur la préoccupation majeure des salarié·es : le niveau des salaires et des pensions largement insuffisants pour permettre à tous·tes salarié·es et retraité·es de bien vivre de leur travail.
Quand il prétend vouloir « désmicardiser la France », il a surtout en tête de mettre à bas le système d'indexation du Smic, seul niveau de salaire protégé par la loi qui prévoit son augmentation automatique avec l'inflation. Pour la CGT, il faut, au contraire, maintenir ce mécanisme d'indexation automatique et même l'étendre à tous les salaires.
Le Premier Ministre annonce, également, la nouvelle attaque contre le Code du Travail et la négociation des branches pour favoriser plus encore le dumping social et la disparition des garanties collectives. Il répond, en cela, parfaitement aux exigences du patronat qui veut avoir les mains libres dans les entreprises sur tous les sujets. Il faut arrêter les doubles discours : ce n'est pas possible de prétendre désmicardiser la France tout en préparant des réformes qui vont massivement baisser les salaires.
Ce discours de politique générale n'exprime aucune considération pour les services publics ; pas de moyens nouveaux pour répondre aux besoins de la population. Il n'a qu'une idée fixe : débureaucratiser ! C'est particulièrement le cas pour le secteur de la santé dont la situation est alarmante. La CGT réaffirme, par ailleurs, son opposition à une réforme de l'AME ; en rupture avec nos valeurs de solidarité et de droits humains.
Dans le cadre imposé par le président lors de ses discours du 16 janvier et à Davos, Gabriel Attal confirme la stigmatisation des plus précaires. Il annonce, ainsi, la suppression de l'allocation spécifique de solidarité : ce ne sont pas moins de 250 000 personnes et leurs familles qui seront encore plus poussées vers la pauvreté (chiffres LFSS 2024 : 246 000 bénéficiaires pour 1,65 milliard d'euros, soit une moyenne de 558 euros par mois).
Pour les seniors, c'est la triple peine, après l'allongement de l'âge de départ à la retraite puis le raccourcissement de la durée d'indemnisation du chômage, la suppression de l'ASS s'attaque à la possibilité de valider leurs trimestres et va pousser nos aîné·es vers une extrême précarité.
Les mesures annoncées sur le logement ne vont qu'accentuer une crise qui touche, encore une fois, les plus précaires. Les modifications des quotas SRU par l'intégration des logements locatifs intermédiaires vont entrainer un rétrécissement de l'offre et exonérer les communes qui n'appliquent pas la loi.
Pour la CGT, tous les signaux d'alerte sont allumés. Si le Premier Ministre et son gouvernement persistent dans cette logique de division de la population et de régression des droits des travailleurs et travailleuses, toute la CGT se mobilisera.
Montreuil, le 31 janvier 2024
– Communiqué CGT en téléchargement
Rappel :
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Mobilisé.es les 8 et 19 mars pour l’égalité, le pouvoir d’achat et les conditions de travail
31 janvier, par baille — Mobilisations, uneDans l'unité la plus large possible, la CGT Fonction publique appelle les agentes et les agents, fonctionnaires comme non-titulaires, les retraité·es des trois versants de la Fonction publique à se mettre en grève massivement les 8 et 19 mars et à manifester nombreuses et nombreux pour les droits des femmes et contre les discriminations, pour le pouvoir d'achat via l'augmentation du point d'indice et contre les rémunérations au mérite.
– Tract CGT Fonction publique « L'action pour gagner » en téléchargement
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Crise agricole : investis d’une mission d’utilité publique, les agents de l’OFB ne renonceront pas à leurs opérations de terrain auprès des paysans
31 janvier, par baille — Environnement et équipement, uneVous avez ci-après, le communiqué de la CGT Environnement suite aux annonces du Premier ministre sur le détricotage des normes, les régressions environnementales et le muselage de l'Office français de la biodiversité (OFB) sur le terrain, sans aucune réaction des ministres de la Transition écologique Ch. Béchu et de l'Agriculture M. Fesneau.
Certains tentent aujourd'hui d'opposer l'agriculture à l'écologie, les exploitants aux services de l'État, à des fins électoralistes et pour protéger le système agro-industriel mis en place dans les années 1960.
Les représentants CGT-Environnement défendront les missions et la sécurité de chaque agent de l'OFB lors des contrôles et des opérations de terrain.– Communiqué de la CGT Environnement en téléchargement
Lire également :
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Les agricultrices et agriculteurs veulent vivre de leur travail : elles et ils ont raison !
30 janvier, par baille — Éducation, recherche, jeunesse et sport, uneDepuis plusieurs jours, les agricultrices et agriculteurs se mobilisent et s'apprêtent à « faire le siège de Paris » à partir de ce lundi car ils ne peuvent plus vivre de leur travail, 18% des ménages agricoles vivent en-dessous du seuil de pauvreté pour des horaires de travail souvent accablants, poussant un certain nombre d'entre eux jusqu'au suicide1. Elles et ils sont pris à la gorge financièrement entre d'un côté la baisse de la production suite à deux ans d'aléas climatiques, la baisse du prix des produits agricoles (-10% depuis un an), la chute de la consommation alimentaire du pays (-8%) due à l'inflation des prix (+14%, pour moitié due à l'augmentation des profits des industries agroalimentaires).
Et du coté des charges on trouve l'augmentation du prix de l'électricité (qui va encore être augmenté par Bruno Le Maire de 10% au 1er février), l'augmentation des taxes sur le GNR (« gazole non routier », une augmentation mise en place avec l'aval en 2023 de la FNSEA !) et l'intensification des normes environnementales et sanitaires qui rendent les aides PAC2 plus difficilement accessibles, surtout pour les petites exploitations.
Dans le même temps les industries agroalimentaires se gavent, leurs taux de profits (pudiquement appelés « taux de marge ») ayant bondi de 70% en un an et demi, passant de 28% fin 2021 à 48% début 2023, tandis que leurs profits bruts ont plus que doublé (+132%) sur un an, passant de 3,1 milliards d'euro à 7 milliards entre 2022 et 2023 !
La dérégulation du marché européen avec l'afflux de produits venant d'Ukraine, la fin des quotas laitiers et sucriers, et la multiplication des accords de libre-échange (Mercosur3, CETA4, TAFTA5, Nouvelle-Zélande, Mexique, Chili etc.) ont favorisé l'agrobusiness et la spéculation sur les matières premières, organisé le dumping avec l'entrée massive de produits non soumis aux normes françaises sur le territoire, poussé au gigantisme et, en augmentant les distances parcourues, fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre liées à l'agriculture. Aujourd'hui, 30% de la viande et des légumes et 70% des fruits consommés sont importés, tandis que plus de 3 millions de tonnes de produits agricoles sont dans le même temps détruits chaque année par les producteurs.
Lire la suite dans le communiqué de la CGT INRAÉ