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lundi 17 juin 2019

Les infos du syndicat CGT FERC Sup de l’Université Toulouse - Jean Jaurès.

Déclarations de la CPU • Lettre ouverte à la présidente de l’UT2J

Déclarations de la CPU • Lettre ouverte du syndicat CGT à la présidente de l’UT2J

Madame la présidente,

En conclusion de leur déclaration liminaire lors de la séance du Comité technique du 7 juin 2019, les représentant·es de la CGT vous interpellaient sur les récentes prises de position de la Conférence des présidents d’université (CPU), notamment son communiqué du 21 mai 2019 « La CPU pour une approche proactive de l’autonomie ».
Voir ► La CPU pour une approche proactive de l’autonomie

Après s’être félicitée de l’accession à l’« autonomie » et aux « responsabilités et compétences élargies » il y a une dizaine d’années, la CPU y fait état d’une série exigences, parmi lesquelles :

  • La réduction massive des textes réglementaires qui corsèteraient les initiatives des établissements.
  • L’élargissement à toutes les universités du périmètre d’application de l’ordonnance du 12 décembre 2018 afin que tous les président·es d’université aient la possibilité de déroger aux règles de fonctionnement du service public d’enseignement supérieur et de recherche.
  • L’autonomie des établissement pour le recrutement et la gestion des carrières et de tous leurs personnels, y compris les enseignant·es et enseignant·es-chercheur·es.
  • Pour les enseignant·es-chercheur·es, la suppression de la qualification et la révision de l’ensemble de la procédure de recrutement les concernant.
  • Des promotions décidées localement, donc affranchies du travail des sections disciplinaires du Conseil national des universités.
  • La remise en cause de la règle des services de 192h TD pour les enseignant·es-chercheur·es dans l’objectif de pouvoir mettre en œuvre la modulation de service et d’avoir les moyens de différencier les missions des un·es et des autres en fonction des priorités locales.
  • Une autonomie financière accrue avec la possibilité de recourir à l’emprunt et des mesures d’accompagnement facilitant la gestion du patrimoine immobilier, notamment dans le cadre de la dévolution du patrimoine aux établissements.

Toutes ces demandes vont bien au-delà des réformes en cours telles que le projet de loi de transformation de la Fonction publique contesté par l’ensemble des organisations syndicales de la Fonction publique, et accélèreraient dramatiquement le processus de démantèlement du service public national d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) pour lequel le plus grand nombre d’entre nous est engagé.

La CGT dénonce depuis plusieurs années le rôle de la CPU dans ce processus de démantèlement. Voir ► Derrière les réformes dévastatrices : la CPU
Son colloque de 2007 et l’action de ses représentant·es d’alors ont largement inspiré la loi LRU de la ministre Valérie Pécresse qui, en donnant l’« autonomie » aux établissements a provoqué l’éclatement du service public national d’ESR.

La CGT ne reconnaît pas à la CPU le rôle de représentation des universités qu’elle s’arroge abusivement avec la complicité des ministères successifs depuis plusieurs années. Notre Union nationale CGT FERC Sup réclame notamment qu’on lui retire l’agrément d’association d’utilité publique que lui a opportunément attribué Valérie Pécresse en 2008. Voir ► www.cpu.cgt.fercsup.net.

Antichambre du ministère, la CPU sert principalement les intérêts particuliers de celles et ceux que l’on retrouve ensuite en poste au ministère ou dans l’entourage du pouvoir pour mettre en œuvre les transformations qu’ils ont imaginées et promues au sein de la CPU ou avec elle.

Compte tenu de la gravité des déclarations de la CPU, des conséquences néfastes que ces mesures auraient sur notre service public national d’ESR et sur les carrières des personnels qui en assurent le fonctionnement quotidien si elles étaient mises en œuvre, notre syndicat CGT vous demande, madame la présidente, de dire publiquement si vous êtes solidaire de cette déclaration de la CPU, si vous adhérez à ces revendications et si ces dernières résultent d’un débat qui aurait rassemblé un large consensus au sein de l’assemblée des président·es d’université.

Dans l’hypothèse d’un désaccord avec les orientations portées par la CPU, la CGT de l’UT2J considère que la présidente de l’université Toulouse Jean Jaurès devrait quitter la CPU et que notre établissement devrait mettre fin dans les meilleurs délais à la cotisation qu’il verse à la CPU pour que vous puissiez y siéger.

Comptant sur votre réponse, soyez assurée, Madame la présidente, de notre attachement indéfectible aux vertus du service public et aux valeurs de la Fonction publique.