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jeudi 4 avril 2019

Non à la Hausse des frais d’inscription dans les écoles d’ingénieurs publiques !

La CGT FERC Sup s’est opposée dès les premières annonces d’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.es étrangers. La totalité des organisations syndicales s’y est opposée. Mais le ministère reste sourd et continue : « on est en phase de mise en œuvre » nous a-t-on répondu le 12 mars au lendemain de l’avis rendu par le CNESER (95% contre la mesure !).

Cran supplémentaire dans la casse du service public, le ministère enfonce un coin dans le principe de tarification nationale en permettant des exonérations décidées université par université.

Dans le même temps, une augmentation concertée des frais d’inscription pour TOUS les étudiant.es des écoles d’ingénieurs publiques est en cours. Dans un arrêté de 2018, une augmentation drastique a été imposée pour certaines écoles d’ingénieur : passage de 601€ à 2500€ / an à partir de septembre 2019 pour tous les nouveaux étudiants ingénieurs (quelle que soit leur nationalité) des Écoles Centrales et de l’École des Mines de Nancy.

Les droits de scolarité de certaines écoles d’ingénieur publiques ont déjà drastiquement augmenté ces dernières années : pour l’École des Mines ParisTech, l’inscription coûte 3.500 € / an (et 5.500€ pour les étudiants hors UE), pour IMT Lille-Douai, c’est 2.150 € / an (et 4150 € pour les non-ressortissants de l’UE), pour Télécom ParisTech, c’est 2.650 € / ans (et 4150 € hors UE), pour l’École des Ponts ParisTech c’est 2.980 € (et 5.960 € hors UE). Pour l’École polytechnique, les frais sont de 3.500 € la première année et 7.750€ / an les deux années suivantes (le double hors UE)...

Des projets d’augmentation sont prévus pour les écoles INP : les directions veulent mettre à l’ordre du jour des CA des augmentations des droits d’inscription à 2500€.
Ceci montre bien que l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiant.es étrangers, comme nous le dénonçons, n’est que le prélude à l’augmentation des frais pour tous les étudiant·es !

Pour la CGT, l’objectif du gouvernement est triple : rendre rentables et payantes certaines formations « prestigieuses », mettre en place un juteux secteur bancaire de prêts pour les étudiant.es écrasés de dettes et réduire le financement du service public par l’État. Couplé à la loi ORE et ParcourSup, cette politique met en place une restriction d’accès aux études supérieures et ressort d’une volonté de sélection sociale.

Tout ceci est parfaitement inadmissible et la CGT le dénonce inlassablement. La CGT FERC Sup s’adresse aux ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : écoutez la parole de la communauté universitaire et retirez vos arrêtés !
Annulez l’augmentation des droits d’inscription !


La CGT a reçu cette lettre ouverte adressée au Ministre de l’Éducation nationale. L’auteur s’insurge contre l’augmentation des frais d’inscription dans les écoles d’ingénieur publiques. Nous partageons son inquiétude et son indignation et nous la publions avec son autorisation.


Lettre ouverte à M. Blanquer,
Ministre de l’Éducation nationale :

Monsieur le Ministre,

Ma fille VVV (19 ans) est actuellement en 2ème année de prépa aux grandes écoles d’ingénieurs filière XXX au lycée YYY de Lille et doit donc prochainement passer des concours pour intégrer une grande école d‘ingénieurs, jusque-là rien que du bonheur pour un père…

Mais ce bonheur fut bien éphémère, car en me renseignant sur ces écoles j’ai été, pour le moins surpris, de constater l’inflation des frais de scolarité d’une année sur l’autre…
Ainsi pour les Centrales (écoles publiques…) les frais de scolarité annuels passent de 601 à 2500 euros soit une augmentation de près de 250%…

Par ailleurs les frais des autres grandes écoles publiques comme les Mines ou Supelec, entre autres, reste très élevé et pose le problème de leur accessibilité aux classes dites moyennes.

Ma fille (ainsi que les enfants de nombreuses familles dans le même cas) doit-elle renoncer à ses études faute de pouvoir les financer, alors qu’elle s’y est investie à fond et non sans sacrifices ?
Car bien que n’ayant pas de revenus exceptionnels (fonctionnaires de base), nous sommes bien sur au-delà de toute aide financière (bourse), d’autant plus que lors de son inscription en prépa on nous avait annoncé et donc accepté des frais de l’ordre de 600 euros annuels environ ce qui paraissait déjà important mais réalisable…

Vous comprendrez, je pense, ma déconvenue ainsi que celle de ma fille, car en plus de ces frais d’inscription vont venir se greffer des frais d’hébergement sur place et de transport conséquents que l’on ne pourra supporter…

Doit-on en conclure que les grandes études sont réservées à une certaine « élite » financière ?

J’apprécierais beaucoup d’avoir une réponse personnalisée de votre part.
Merci d’avance.
Comptant sur votre compréhension,
Bien cordialement,

Voir également
La lutte contre l’augmentation des frais d’inscription !