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vendredi 2 novembre 2018

Syndicat CGT FERC Sup des travailleur·es de l’Université Paris 8

Paris 8 • Campagne d’emplois : ne nous laissons pas faire !

CGT FERC Sup, FSU SNASUB, FSU SNESUP, SDPUAT La Dionysoise et SNPTES
CAMPAGNE D’EMPLOIS : NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE !

Le 19 octobre 2018, le Conseil d’administration, invoquant le déficit budgétaire, a voté majoritairement pour le gel complet de la campagne d’emploi des enseignants-chercheurs et des économies au fil de l’eau sur les recrutements BIATOSS.

Depuis, le Conseil académique a décidé de sauver 7 postes sur la cinquantaine de postes concernés, sur des critères pour le moins opaques.

Cette situation est inacceptable.

Consentir à gérer ainsi la pénurie sans dénoncer publiquement la politique du ministère, non seulement cela revient à s’en faire les complices, mais c’est rompre avec tous les engagements pris par l’une et l’autre des listes qui se sont présentées lors des derniers scrutins et qui gèrent aujourd’hui l’université.

Au lieu d’une analyse critique, d’une information et d’une mobilisation larges de la communauté universitaire visant à renforcer les capacités de celle-ci à s’opposer ouvertement à cette politique, à quel spectacle assistons-nous ?

  • Une équipe de direction de l’université qui se contente de relayer le contexte de pénurie et d’étranglement budgétaire qui est fait à l’ensemble des universités, et plus particulièrement à la nôtre, sans aucune analyse ni aucun commentaire politique, qui n’est même pas en mesure de présenter des documents budgétaires clairs, de dire quelle est la part du « déficit » de Paris 8 qui est imputable aux charges non compensées par le Ministère (telles que le Glissement Vieillesse Technicité qui alourdit chaque année notre masse salariale, ou la dégradation accélérée de nos locaux et équipements…) ;
  • Une logique gestionnaire à courte vue qui ne cesse de nous dire, à chaque nouvelle étape de la réorganisation forcée du paysage universitaire (PRES, COMUE, Labex et autres PIA, Parcoursup…) qu’il nous faut jouer le jeu pour préserver notre autonomie, alors même que celle-ci est de plus en plus corsetée par les logiques de désengagement de l’État, de mise en concurrence de nos établissements, de nos laboratoires et de nos formations ;
  • Une alliance entre discours moralisateurs sur la nécessité d’adapter nos formations, censées être trop coûteuses et insuffisamment professionnalisantes (sans que jamais cette question ait fait l’objet d’un travail sérieux d’élaboration) aux évolutions de nos étudiants, et des textes de cadrage de nos formations (en particulier de nos Licences) dont le niveau croissant de contraintes – au nom d’une approche par compétences directement inspirée des discours patronaux et de l’économie libérale – est inversement proportionnel au niveau de réflexion sociologique et pédagogique ;
  • Des élus qui, allant dans le sens de la direction, intériorisent ces logiques de concurrence et d’auto-étranglement entre nos laboratoires et nos formations, au mépris des engagements et déclarations de principe sur lesquels ils se sont fait élire, voire en espérant ainsi tirer leur propre épingle du jeu.

Tout ceci qui s’accompagne d’une aggravation incessante de nos conditions de travail à tous :

  • Du côté des enseignants-chercheurs, un renforcement constant des contraintes et tracasseries administratives et bureaucratiques qui nous éloignent sans cesse, non seulement des possibilités de mener des recherches, mais même de mener de façon correcte notre métier d’enseignant.
  • Du côté des BIATOSS, un renforcement des inégalités de traitement d’un service à l’autre.

Qu’invoque la direction de l’université pour expliquer son mutisme ? La crainte d’une mise sous tutelle… Mais qu’on nous explique ce que cela changerait, sinon que le Rectorat serait obligé de faire par lui-même le sale boulot ?

Ne vaudrait-il pas mieux, pour l’avenir de notre établissement assumer un réel conflit avec le ministère, dénoncer l’état de misère qui nous est fait, déconstruire le discours hypocrite de ce dernier qui prétend, le cœur sur la main, n’avoir d’autre but que d’apporter des crédits là où la situation sociale le réclame ?

Nous sommes en crise.
Le mieux que nous ayons à faire est de dénoncer les causes de cette crise.

Car ne nous y trompons pas, aujourd’hui, ce sont les postes à pourvoir qui sont supprimés – sans même que le ministère ait à assumer cette diminution de l’emploi –, demain c’est la modulation des services qui sera mise à l’ordre du jour, la permutabilité des fonctions et, in fine, les statuts d’une majorité d’entre nous.

Alors oui, il nous faut exiger aujourd’hui de la direction de l’université et des conseils centraux qu’ils rendent compte de cette politique qu’ils ont décidé d’accompagner. Il nous faut trouver des modalités d’action qui permettent à la communauté universitaire de reprendre la main pour contrecarrer cette politique délétère pour l’Université en général, et pour Paris 8 en particulier.

L’intersyndicale (CGT FERC Sup, FSU SNASUB, FSU SNESUP, SDPUAT La Dionysoise et SNPTES) appelle à une Assemblée Générale le jeudi 8 novembre entre 12h30 et 14h30, salle des thèses