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mardi 24 avril 2018

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

COMITÉ DE MOBILISATION DE SAINT-CHARLES : COMMUNIQUÉ À L’ADRESSE DES PERSONNELS ET DE LA DIRECTION D’AMU

Comité de mobilisation de Saint-Charles : communiqué à l’adresse des personnels et de la direction d’AMU

Notre mobilisation, comme celles que l’on peut suivre depuis décembre dernier dans toute la France, a pour but d’informer, réfléchir et d’alerter à propos de la loi ORE-Vidal et de ses conséquences. Mais aussi et plus largement, de mettre en lien les réformes du lycée, du bac, de l’orientation (fermeture des CIO) et de l’université en général.

Ce temps nous le prenons également pour dénoncer le rythme effréné sur lequel ont été menées ces réformes.

Nous pensons en effet que des projets aussi ambitieux que ceux modifiant la structure du lycée d’une part et l’accès à l’enseignement supérieur d’autre part mériteraient d’être mieux connus et compris de tous les publics concernés.

Nous sommes conscients du fait que le service public aujourd’hui n’est pas idéal et que les universités ont besoin d’être rafraîchies. Mais nous pensons que cette lente dégradation a été largement accélérée par la LRU et la loi Fioraso donnant l’autonomie financière aux universités. Ces réformes ont mis les universités face à un manque récurrent de moyens qui justifie aujourd’hui artificiellement le choix de la sélection (l’an dernier moins d’1% des candidats sur APB se sont vus soumis au tirage au sort, faute de place dans quelques filières ; n’aurait-il pas été plus simple de créer des places cette année pour ces gens là ?)

Cette sélection (ou « classement » comme certains aiment encore l’appeler) est en fait un réel examen social, imposé par la forme technique de la nouvelle plateforme, et qui s’avère infondé et inutile. Ce que le gouvernement appelle classement et orientation n’est bien qu’une sélection déguisée.
Nous défendons une université gratuite et ouverte à tous. Le savoir doit être mis à disposition de tous les citoyens.
Nous sommes nombreux à être reconnaissants du fait que le système universitaire nous a permis de nous tromper, et de recommencer.

Nous ne sommes pas ces « agitateurs professionnels » dont les média dressent le portrait stéréotypé. Nous sommes, au-delà de notre statut d’étudiants, des citoyens qui refusent le mépris et la répression avec lesquels le gouvernement croit pouvoir nous faire taire. Nous sommes des personnes qui avons investi les campus de St Charles et Schuman pour les transformer en lieux de débat, d’échanges et pour y faire vivre un modèle d’université ouverte. En ces lieux, nous nous sentons entièrement légitimés à défendre des valeurs aussi fondamentales que l’éducation, l’accès à l’enseignement émancipateur pour tous.
Et nous vous invitons à y participer.

Notre contestation est largement partagée en France. Au 17 avril, le site sauvonsluniversite.com recense 70 Universités touchées,
dont 6 CA/CAC/Présidences, 25 UFRs, 87 départements au moins.

Nous demandons donc aux enseignants qui font partie des commissions d’examen des vœux :

  • de ne pas classer. De refuser de contribuer à la sélection injuste par ParcourSup, par exemple en fixant comme rang du dernier appelé le nombre total de candidats. Ainsi plus besoin de classer quiconque. Dépourvus de recul d’expérience de la sélection, d’éléments fiables pour la faire, vous ne pouvez pas faire infliger ce jugement aux candidats. Profitez-en pour vous éviter un travail inutile.
  • qu’au plus, il travaillent à définir les groupes auxquels ils répondront OUI ou OUI SI.
  • nous leurs suggérons, si leur commission ne s’engage pas pour une solution aussi simple et de bon sens, qu’ils en démissionnent.

Nous demandons, à tous les enseignants et personnels en général :

  • de ne pas pénaliser les étudiants mobilisés pour les absences en TD et TP (pas d’Absence Injustifiée)
  • de prendre position par rapport à la mobilisation en refusant de faire passer les examens (face à un gouvernement autoritaire, les blocus et la grève des examens sont les seules manières de se faire entendre. Pour cela nous avons besoin de votre soutien)
  • de se renseigner sur les modalités de sélection dans les formations où ils enseignent et de soutenir/réclamer de leur commissions d’examen des vœux la mise en place de la solution proposée par l’université de Pau (permettant de ne pas classer les dossiers et de dire OUI ou OUI SI dès le premier jour à tous les candidats)
  • de se mobiliser avec nous pour le retrait définitif de la loi ORE.

Nous demandons, aux directions des UFRs et de l’Université :

  • d’opter globalement pour un non-classement des dossiers de candidature
  • de mettre en œuvre les mesures et moyens nécessaires pour l’accueil et l’accompagnement de tous ceux qui le souhaitent à l’université

Et pour rappel nous vous signalons ces décisions votées dans vos propres départements à AMU :

  • UFR sciences, le département de mathématiques "s’oppose à tout classement dans les filières qui n’ont pas vocation à être à numerus clausus" (vote du conseil de département, 8 mars 2018)
  • UFR ALLSH :
    • Département d’Histoire
    • Département des Sciences de l’Antiquité
    • Département des Sciences du Langage
    • Département d’Anthropologie
    • Département de Sociologie
    • Département d’Etudes Moyen-Orientales
    • Département de Philosophie
    • Portail 7 Sciences de l’Education/Philosophie/Sociologie/Sciences du Langage
    • Département de Géographie-Aménagement-Environnement
    • Département de Psychologie développementale et différentielle
    • Département de Psychologie sociale et du travail
    • Département d’Etudes Hispaniques et Latino-Américaines
    • Commission pédagogique de la licence de Psychologie
    • Département Arts
    • Département de Français Langue Etrangère
    • Département de Lettres Modernes
    • Département d’Etudes Germaniques

Nombre total de départements à l’UFR ALLSH : 26
Nombre de départements ayant déposé une motion : 15
Nombre de départements ayant signifié leur refus de participer à Parcoursup : 18

Les responsables Parcoursup du portail Sciences de l’Education / Sociologie / Philosophie / Sciences du Langage refusent de constituer une commission d’admission pour les mêmes raisons.

En complément d’information, nous vous proposons chaleureusement n’importe lequel des liens suivants :

  • 250 signataires en soutien aux étudiants et contre les répressions policières dans les universités « Les étudiant-e-s ont raison de se révolter" tribune parue dans Mediapart, le 18/04/2018.
  • Lyon 2 Refus de sélection- : Déclaration de l’équipe présidentielle à l’attention de la communauté universitaire Lyon 2

Vous pouvez rejoindre les personnels mobilisés en écrivant à l’adresse suivante :
personnels-aix-marseille@framalistes.org

Et consulter les événements organisés par le comité de mobilisation de Saint-Charles

sur la page facebook : Mobilisation Universitaire Marseille-St Charles

ou sur le groupe facebook : Comité de mobilisation Marseille-St Charles

Et enfin ci-dessous :

- Communiqué complet des étudiants AMU mobilisés à l’attention des personnels de l’unviersité

Mobilisation du Comité de Saint Charles

Notre mobilisation, comme celles que l’on peut suivre depuis décembre dernier dans toute la France, a pour but d’informer, réfléchir et alerter à propos de la loi ORE-Vidal et de ses conséquences.
Mais aussi et plus largement, de mettre en lien les réformes du lycée, du bac, de l’orientation (fermeture des CIO) et de l’université en général.

Ce temps, nous le prenons également pour dénoncer le rythme effréné sur lequel ont été menées ces réformes. Nous pensons en effet que des projets aussi ambitieux que ceux modifiant la structure du lycée d’une part et l’accès à l’enseignement supérieur d’autre part mériteraient d’être mieux connus et compris de tous les publics concernés.

L’occupation se fait 24h/24 et 7j/7 depuis le 5 avril 2018. Amorcée par des étudiants de Saint Charles, elle accueille tous les étudiants d’AMU. Cette occupation se concrétise en un lieu de discussions. Cet espace offre un temps à chacun (étudiants, enseignants, personnels et personnes extérieures) de rencontre et de débat. Des réunions sont également prévues régulièrement pour faire des bilans et décider ensemble des actions à venir. Les commissions travaillent alors plus spécifiquement
sur l’écriture de documents, la réalisation de banderoles, l’analyse précise des textes de lois relatifs aux réformes, la communication externe (presse et autres secteurs), les réseaux sociaux, etc. Par ailleurs, les mesures de sécurité qui nous sont données sont considérées avec attention, et nous sommes en bons termes avec l’équipe de sécurité du site. Entre ces murs, les mobilisés partagent et planifient les tâches du quotidien : préparer les repas, entretenir les lieux, faire le tri, récupérer de la nourriture, entretenir le jardin partagé, proposer des projections, des discussions /débats, des conférences. Ainsi, chacun peut apporter ses aptitudes là où cela lui convient et « occupe » à sa manière, avec l’engagement qu’il est prêt à donner. Pour beaucoup d’entre nous, cette mobilisation est une première, et chaque jour un enrichissement personnel et collectif.
L’activité politique qui se construit est alors intimement liée à ce mode de vie, collectif, participatif.

Il nous parait important de préciser cela car la notion fondamentale de l’université que l’on veut sauvegarder et renforcer est l’émancipation.

Quoiqu’il advienne de cette mobilisation, nous voulons laisser derrière nous un espace ouvert en permanence, qui comme maintenant, permettrait de réinvestir les discussions collectives et politiques dans la fac. L’université doit être généreuse et ne rien attendre en retour, elle doit nourrir les jeunes venus de partout pour les aider à construire un regard sur le monde.

Dans les évènements qui ont déjà eu lieu on relate, entre autres :

  • projection du film « Étudiants, l’avenir à crédit » en présence de son réalisateur Jean-Robert Viallet
  • une conférence donnée par Corine Eyraud, « L’université française. Éléments d’analyse sociologique » le 21 mars
  • discussion sur la violence dans les mouvements sociaux avec François Cusset, historien des idées et professeur de civilisation américaine à l’université de Nanterre le 7 avril
  • présentation de ParcourSup par Olivier Morizot MCF, département de Physique, AMU - 10 avril
  • présentation par le sénateur Pierre Ouzoulias - « Loi ORE, ParcourSup et alternatives » le 20 avril
  • Conférence « Histoire de l’Université française au XXè siècle » par Thomas Glesener le 17 avril
  • « Les camarades imprévus » contextualisation de la mobilisation et projection du film « Pride » par Enrico Donaggio le 23 avril