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Édito

C’est parti pour la première rentrée universitaire de l’Université Grenoble Alpes... et la rentrée syndicale par la même occasion !

À l’aube des premières élections professionnelles de notre belle université fusionnée, Fossés revient en force et vous proposera de découvrir les coulisses des dépenses festives UGA et ComUE et un zoom sur l’IDEX. Vous pourrez également apprécier une fable ethnologique acerbe sur les nouveaux mammouths de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. À l’honneur également, le retour de notre point «expertise fusion», un éclairage sur les différentes actualités RH et législatives qui impactent notre quotidien et une analyse sur les menaces que font peser l’IDEX sur le pluralisme en économie à l’UGA.

Fossés tentera également de répondre à la fameuse question que nous entendons si souvent : «mais que font les syndicats ?».

Enfin, plusieurs escapades revendicatives viendront clore ce numéro de Fossés qui n’a jamais aussi bien porté son nom, le gouffre entre la débauche de moyens et la réalité du quotidien des personnels étant toujours aussi grand !

Toute l'équipe de Fossés vous souhaite une bonne rentrée !

C’EST PARTY !

À la une

  • Pour l’UGA, c’est Party. Pour les personnels, c’est pas Finy
    Un vrai feu d’artifice pour la rentrée ! Après une fusion coûteuse pour le moral des personnels, voici que l’on nous a préparé une rentrée coûteuse, tout court.

    À défaut d’offrir des conditions sereines de travail — par exemple en recrutant des personnels pour accompagner la mise en place administrative d’une fusion, ne pas voir le catalogue des formations s’amoindrir — l’UGA et la ComUE organisent des fêtes assez fastueuses : «Fête de l’Idex», Fête de la rentrée des étudiants «UGA C’est party !», journée d’accueil des personnels new generation, rentrée solennelle de l’UGA, et sûrement d’autres au gré de l’imagination... Nous tairons les coûts faramineux de tels événements (plusieurs dizaines de milliers d’euros pour chacune), rien n’est trop beau pour afficher l’image d’une université unie, apaisée, fusionnée en un temps record et qui vit cette rentrée d’une manière to-ta-le-ment zen, si bien qu’elle n’a qu’une envie, s’amuser of course. C’est vrai, vous n’avez pas du tout envie de voir cet argent utilisé pour accompagner la mise en place administrative de la fusion, ni vous voir maintenir une formation que l’on aurait dû supprimer faute de budget, et encore moins envie d’une prime de Noël digne de ce nom, et que faire d’une hausse du régime indemnitaire...

    Certains diront que ces dépenses en événementiel sont des dépenses utiles, nous aimerions demander à ceux-là : par exemple, trouvez-vous plus utile de manger des petits fours ou d’offrir des locaux dignes de ce nom à son personnel et à ses étudiants ? En effet, outre les éternels amphis délabrés… des agents nous ont fait remonter l’état de décrépitude de leurs nouveaux bureaux et locaux de travail (sanitaires notamment), lieux dans lesquels ils passent un minimum de 7h par jour (pas les sanitaires petit lecteur farceur). D’un point de vue général, notre campus est devenu un formidable parc d’attractions où se côtoient les vieux trains fantômes démodés devant lesquels on passe en se disant que non vraiment, personne ne pourrait s’amuser là-dedans, avec les nouvelles attractions flambantes et neuves à l’architecture moderne et au nom so english, so chic tendance qui font leur petit effet «wahou» — quoique appeler un bâtiment IMAG, du nom d’une fédération de laboratoires d’il y a 30 ans, c’est pas si moderne que ça finalement.

    L’enchantement et le vomi, un vrai parc d’attraction qu’on vous dit ma bonne dame, alors y amuser la populace avec des fêtes, pourquoi pas après tout ? Let’s go to the party, mais demain retour au bureau.

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  • L’IDEX : une chance ou une calamité ?
    L’UGA a décroché en janvier 2016, comme Nice, son sésame IDEX. Est-ce-pour autant la chance inespérée qu’on veut bien nous vendre, ou une calamité de plus sur la route déjà bien encombrée de l’accomplissement efficace et serein de nos missions ?

    Il ne vous aura probablement pas échappé qu’après Bordeaux 1, Strasbourg et Paris Sciences Lettres, Sorbonne universités, Sorbonne Paris Cité, Saclay, Aix-Marseille et Toulouse, puis une première tentative avortée en 2011, l’UGA a décroché en janvier 2016, comme Nice, son sésame IDEX.

    Est-ce-pour autant la chance inespérée qu’on veut bien nous vendre, ou une calamité de plus sur la route déjà bien encombrée de l’accomplissement efficace et serein de nos missions ?

    À quoi sert l’IDEX ?

    Bien loin d’un simple « ballon d’oxygène » pour des établissements en grande fragilité financière depuis le passage aux Responsabilités et Compétences Élargies (RCE), elle est le bras armé de la « rationalisation », du paysage de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche autour d’une vingtaine de Pôles dit d’excellence, chargés de « concurrencer » les mastodontes anglo-saxons, le tout arbitré par l’implacable classement de Shanghai (QS), baromètre qui rythme désormais chacune de nos rentrées et l’autosatisfaction souvent un peu forcée de nos directions.

    Bras armé de la rationalisation ?

    Entendez fusion, COMUE, regroupement forcé et bancal, précipitation, amateurisme, peu importe tant qu’on pense agréger le « ranking » de 1+2+3, et peu importe surtout que ça ne marche pas…

    Comme le soulignent volontiers des présidents d’Université : les « initiatives d’excellence privilégient clairement la fusion des universités en un seul site. Les choix faits établissent clairement une volonté de concentration des moyens au profit d’universités dites de recherche “de rang mondial” situées au sein des métropoles »… Et malheur à ceux qui ne fusionnent pas assez vite ou assez bien : sur les huit établissements lauréats du programme IDEX seuls trois – Strasbourg, Aix-Marseille et Bordeaux – ont été confirmés. Les autres ?! Pas assez intégrés, pas assez rapides, et mort aux vaincus, même parmi les anciens “excellents” désormais vilipendés, alea jacta est…

    Cette angoissante course contre la montre explique sans doute la vitesse du train fou de la fusion grenobloise qui, après avoir accolé l’UJF, l’UPMF et Stendhal, s’apprête à avaler G-INP, l’IEP et consorts sous le joli vocable d’UGA “CIBLE”, et ce, au détriment de la recherche du bien commun et de la construction d’un site cohérent et serein, où les conditions de travail, notamment, ne seraient sinon la dernière roue du carrosse, du moins pas une simple variable d’ajustement.

    Tout ça pour quoi ?

    10M€ par an sur 450M€ de budget, selon les propres termes de la Présidence, un contrôle incessant des « progrès » exigés du site dans la fusion-cible, une gouvernance ouvertement et volontairement opaque et anti-démocratique : toutes les décisions sont prises par le Comité de pilotage, qui réunit les président(e)s de nos établissements, et sans aucun contrôle par les conseils élus. … Et une multiplication folle des appels à projets… Car cette « manne » ne sera pas versée dans le pot commun de notre budget, mais saupoudrée par projet interne « d’excellence » qui, pour 10 élus, en laisseront 100 sur le carreau, quand bien même ils y ont investi autant d’énergie, de passion et d’ETP que les lauréats. Est-ce désormais à ça que se résume notre travail ? Une loterie ? Et surtout, est-ce là une manière efficace de remplir nos missions de service public ? Mais l’IDEX, et la fusion qui l’accompagne, est surtout le pendant d’une épouvantable casse sociale dont chacun peut aujourd’hui juger…

    Ironie grinçante ou chronique d’un naufrage annoncé, la « Performance in Academic Ranking of World Universities » (Shanghai…) de l’UGA baisse… Tout ça pour ça… Décidément, les voies de l’Excellence sont impénétrables…

    Performance de l'UJF puis de l'UGA dans "Academic Ranking of World Universities" de Shanghaï
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Hors piste

  • Le retour des mammouths... Winter is coming
    L'histoire de la planète est marquée par de nombreuses périodes glaciaires. Chers collègues de l'UGA, préparez vous pour un très long hiver de plusieurs années de lourdeurs administratives - Winter is coming.

    L’histoire de la planète est marquée par de nombreuses périodes glaciaires. Chers collègues de l'UGA, préparez vous pour un très long hiver de plusieurs années de lourdeurs administratives — winter is coming.

    En effet, afin de rendre visibles nos universités sur le plan mondial, le règne du gigantisme universitaire est avenu depuis quelques années avec l'apparition d'une nouvelle race de mammouth : Giganteus Mammuthus Universitatis.

    De premiers spécimens sont apparus dans notre pays dès l'ère 2009 près de Strasbourg. Il s'avère que l'un d'entre eux, nommé AMU (Aix-Marseille Université), né en 2012, a retenu toute notre attention car ses caractéristiques décrites dans un article du Monde diplomatique début septembre de l'ère 2016 présente les mêmes que celles du mammouth UGA né en 2016.

    La création de cette nouvelle race par nos apprentis sorciers nommés Pouvoir, Ambition et Argent devait normalement se faire au mieux pour les personnels, pour leur conférer une nouvelle identité génétique rayonnante. Le Giganteus Mammuthus Universitatis. La manipulation génétique avait pour but d'en faire un être puissant et visible de loin, de très loin, de Shanghaï même !

    Sauf que souvenez vous, pour ceux qui les ont déjà connus : Mammouth écrase les prix.. heu... les vies !

    Cet article du Monde diplomatique, montre qu'après 4 ans d'existence, le Giganteus Mammuthus Universitatis AMU (Aix-Marseille Université issu de la manipulation génétique des espèces suivantes : Université de Provence, de la Méditerranée et Paul Cézanne), se comporte encore comme un rouleau compresseur pour ses agents qui souffrent toujours de graves difficultés logistiques et structurelles. Cette nouvelle espèce dont la particularité est d'avoir été accompagnée dans son accouchement par une énorme centralisation, n'a apporté que lourdeurs administratives et perte de sens, par une multiplication des strates entraînée par la fusion des gènes, et en faisant du Giganteus Mammuthus Universitatis un monstre difficile à maîtriser dévastant les conditions de travail des personnels.

    Ceci n'est pas sans rappeler les caractéristiques génétiques du tout jeune Mammouth UGA.

    Des caractéristiques déjà bien enracinées dans la chair de nos personnels comme en atteste l'excellent (évidemment !) rapport d'expertise réalisé par le cabinet Emergences mettant en lumière les conséquences de la naissance du Mammouth UGA sur la fusion génétique de l'UJF, UPMF et Stendhal.

    Devant de telles similitudes, nous pouvons craindre que l'évolution du Giganteus Mammuthus Universitatis UGA ne soit pas plus gérable que celle de l'AMU.

    À force d'expérimentations génétiques de fusion faisant des universités un laboratoire d’innovation bureaucratique où l'essence même de l'écologie humaine de ses agents n'est pas prise en compte, ni respectée, il est à craindre que ces derniers ne souffrent encore longtemps.

    Tout espoir est-il perdu? Non, car un groupe préhistorique, qu’on dit parfois “radicalisé”, “archaïque”, a pourtant décidé d’organiser la résistance. On les appelle la CGTex, le syndicat d’excellence ! Ils ont apparemment redécouvert une arme très ancienne, oubliée, et qui semble faire des miracles, et de plus en plus d’adeptes : LA SOLIDARITEx. Rejoignez-les !

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Focus

  • "L’Objet de mes inquiétudes" : Point expertise fusion n°2
    Dans le numéro précédent de Fossés, nous vous présentions la genèse de l’expertise sur la fusion et les premières pistes de réflexion. Où en sommes-nous aujourd’hui et quelles sont les prochaines étapes ?

    Outre la publication du rapport d’expertise Emergences relatif à la fusion arraché grâce à la détermination de vos représentants CGT, l’InterCHSCT de l’UGA s’est fixé comme première priorité l’extension de cette analyse des conditions de travail à l’ensemble des personnels du périmètre UGA.

    Un questionnaire relatif à vos conditions de travail est en cours de réalisation sous la coordination d’un groupe de travail réunissant BIATSS et enseignants, auquel la CGT participe. Il sera testé sur l’InterCHSCT puis soumis par voie électronique confidentielle à tous les agents, de sorte qu’ils puissent à leur tour faire part de leur expérience de travail, et de l’impact de la fusion comme de l’IDEX, sur les conditions dans lesquelles ils exercent. Un prestataire extérieur (en cours de sélection) serait chargé d’assister l’InterCHSCT, notamment dans le traitement des réponses, dont nous espérons tous des enseignements riches et nombreux.

    La CGT souhaite par ailleurs que cette consultation globale devienne récurrente et de fait, la DGDRH imagine l’insérer dans le déploiement de son approche QVT (Qualité de Vie au Travail).

    Concrètement, l’analyse du questionnaire servirait de baromètre annuel et de base de discussion à la “Conférence sociale” traditionnellement placée en décembre, conférence pendant laquelle vos représentants discutent avec la Direction des problématiques RH et conditions de travail.

    Les représentants CGT veillent attentivement à l’impartialité et au bon déroulement de cette extension de l’expertise fusion, et souhaitent que chacun des agents, quels que soient son statut et ses missions, puisse saisir l’opportunité de s’emparer de la question de ses conditions de travail et, avec l’aide de son CHSCT prochainement élu, des moyens de l’améliorer.

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  • Menaces sur le pluralisme en économie à l’UGA
    L’Idex, une chance pour la recherche ? Ça dépend quelle recherche : à l’UGA comme ailleurs, le pluralisme en économie est menacé par les processus de fusions de laboratoires. Un exemple parmi tant d’autres des dégâts causés par les restructurations en cours.

    La rentrée littéraire est régulièrement l’occasion, pour des nouveaux auteurs, voire pour d’anciens tombés dans l’oubli, de se (re)faire un nom, en utilisant les médias friands de polémiques. On avait moins l’habitude que ces polémiques atteignent le champ académique. Le pamphlet de deux économistes, Pierre Cahuc et André Zylberberg, Le négationnisme économique, et comment s’en débarrasser, a fait l’effet d’un coup de massue pour les économistes visés, tenants de l’économie politique.

    Le terme «polémique» est en fait inadéquat : il s’agit d’une charge brutale, dont le style et la méthode vont à l’encontre même des principes du débat scientifique, et qui vise à se «débarrasser» de tous ceux qui ne partagent pas les idées ou les méthodes de l’orthodoxie économique.

    Ce n’est cependant pas la dernière menace en date : le champ économique est dominé depuis plusieurs dizaines d’années par les économistes «orthodoxes», qui occupent quasiment toutes les positions dominantes académiques et médiatiques (pensez aux «experts» aux discours interchangeables qui interviennent sur toutes les radios et chaînes de télé). Leur position leur permet d’imposer leurs méthodes, et ainsi d’écarter toute position «hétérodoxe» (contraire à l’«orthodoxie») au nom d’une scientificité ignorante de la pluralité des méthodes et des concepts. L’OFCE¹, organisme pourtant plutôt consensuel, a d’ailleurs vertement critiqué le livre de Cahuc et Zylberberg comme étant «caricatural et probablement contre-productif», autrement dit : «ça va commencer à se voir...».

    Des critères arbitraires soit-disants d’«excellence», forgés pour et par quelques-uns, qui s’imposent à d’autres au prix de lourdes adaptations, voire d’abandons de champs disciplinaires entiers, ça ne vous rappelle rien ? Mais si, c’est ce qu’on dénonce depuis plusieurs années, à Grenoble, sous les noms de «fusion», «ComUE», et «Idex». À Grenoble comme ailleurs, l'hétérodoxie pourrait être menacée dans les processus de fusions des laboratoires en cours et à venir. Ainsi, le maintien du Creg², laboratoire d’économie politique accueillant des économistes «hétérodoxes», est un enjeu de taille pour les mois et années à venir. Plusieurs chercheurs du Creg contribuent fortement à la réflexion du mouvement social, et peuvent être un appui considérable, notamment sur la bataille autour de la réduction du temps de travail. Toutes tentatives de réduction du temps étant d'ailleurs violemment critiquées par les auteurs du Négationnisme économique qui prône une baisse, encore, du «coût» du travail...Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il est emblématique : dans le monde actuel, peut-on se passer de pans entiers de la recherche en économie ? Le devoir d'une université publique n'est-il pas précisément de permettre la pluralité des approches et des analyses, sans chercher par des fusions de laboratoires, à gagner quelques hypothétiques places dans un classement qui plus est, sujet à caution ?

    ¹ Observatoire français des conjonctures économiques
    ² Centre de Recherche en Économie de Grenoble

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Rencontre

  • "Mais que font les syndicats ?" Un autre regard sur la vie syndicale
    «Mais que font les syndicats», «les syndicats ne servent à rien»... Ah bon ? Zoom sur l’animation syndicale de la CGT FERC Sup Grenoble.

    «Les syndicats ne servent à rien»... Combien de fois avons-nous entendu ces propos ?

    Nous allons donc tenter de vous expliquer ce qui anime la CGT FERCsup Grenoble.

    Il est à mettre en exergue la spécificité de chacun, car avant tout nous sommes des femmes, des hommes agissant dans le respect, l’équité et la justice (oui OK de grands mots diront quelques uns). Le bureau de la CGT FERCsup Grenoble a été élu par notre Congrès du 28 juin 2016. Il est constitué d’anciens membres provenant de la fusion des syndicats FERCsup U1 U2 U3 et INP, et de l’arrivée de nouvelles personnes en son sein. Pour animer et coordonner nos actions 4 co-Secrétaires ont été élus : Murielle CHATEL (UGA), Gwenaël DELAVAL (UGA), Eric GUINET (UGA) et Laurent TERRIER (INP).

    Nous sommes représentatifs de l’ensemble des personnels (BIATSS, enseignants, enseignants-chercheurs, contractuels, doctorants, vacataires...). Lors des dernières élections professionnelles et celles des conseils centraux, les personnels nous ont fait confiance et de par leurs votes et nombre de sièges obtenus, ont permis à la FERCsup d’être à l’initiative de nombreuses actions, car oui, nous sommes un collectif de terrain.

    DÉFENSE DES PERSONNELS

    Certes des personnels ont pu dire à un moment de leurs vies «les syndicats ne servent à rien», mais lorsque ceux-ci rencontrent une difficulté au sein de leur service, une incompréhension, voire même un licenciement, ils s’en remettent aux représentants des personnels. Combien de personnels en pleurs, combien de personnels détruits par telle ou telle machine à broyer, machine infernale des temps modernes où isolés ceux-ci ne trouvent plus de solution, et s’enferment progressivement dans le mutisme et le mal être ? Le syndicat «qui ne sert à rien» retrouve alors... toute son utilité ! Notre démarche est non seulement de veiller à ce que les règles soient respectées, mais également de permettre à chacun, avec ses spécificités, de travailler dans de bonnes conditions, dans un collectif de travail serein et respectueux des individus. Venir au travail la peur au ventre, pleurer sur son lieu de travail, ne plus en dormir... Autant de situations inacceptables ! Nous agissons collectivement pour l’empêcher et rappeler à notre employeur son devoir de préserver la santé physique et mentale des agents !

    Les syndicats quelle planque ! Ils ne s’occupent que d’eux et de leurs adhérents.

    Pour ce qui nous concerne, à la FERCsup, nos principaux militants bénéficient d’une décharge syndicale plus ou moins importante selon leurs responsabilités, mais limitée au maximum à 160 heures par an. Tous sont en activité professionnelle, car nous considérons que faire partie intégrante du système universitaire est une valeur ajoutée afin d’en comprendre et d’appréhender au mieux le fonctionnement et ainsi ne pas en être déconnectés. Vulgairement faire partie de cette zizanie et d’en pâtir autant que les collègues nous place au coeur des débats et actions en toute connaissance. Nous devons donc honorer nos missions professionnelles et mener de front nos diverses actions et mandats, personne ne nous remplace dans un sens comme dans l’autre, donc nous vous laissons imaginer nos soirées, week-end et vie de famille.

    À la FERCSup, l’ensemble des personnels qui fait appel à nous, est traité avec équité et énergie égale, qu’il soit syndiqué ou non, beaucoup d’entre vous ont pu en être témoins et bénéficier de notre aide et soutien. Les moultes responsabilités endossées par nous tous, le temps passé sur les dossiers afin de défendre au mieux les personnels et ainsi garantir leurs droits, la défense des évolutions de carrières et rémunération, les heures que nous prenons sur nos vies de famille et notre pause déjeuner pour assurer et assumer les réunions, peuvent par moment avec la fatigue, nous affecter.

    Alors prenons le pari pour ceux qui sont convaincus que nous sommes «des planqués», rejoignez nous tout simplement, car c’est une formidable aventure collective !

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Actualité RH et droit administratif

  • Heures complémentaires des enseignants : enfin un indicateur en hausse à l’UGA !
    Le soit-disant «mieux-disant», ou les joies de l’harmonisation des règles RH suite à la fusion...

    Connaissez-vous la définition d’un enseignant-chercheur ? C’est «un enseignant qui de toutes façons n’a pratiquement pas le temps de faire de la recherche» (article i du décret 84-431). En tout cas c’est apparemment la définition que devait avoir la Présidence, au moment d’harmoniser les règles concernant les heures complémentaires.

    Les heures complémentaires (HC) sont les heures d’enseignement réalisées au-delà des heures prévues par le statut (192 pour les EC, 384 pour les PRAG et PRCE). Ce ne sont pas des heures supplémentaires : elles ne sont pas majorées mais minorées. Pour éviter les abus, et préserver notamment un temps significatif pour la recherche pour les EC, ces heures sont habituellement plafonnées par un règlement de l’établissement : c’était du moins le cas à l’UJF et à Stendhal.

    Après discussion avec les directions des composantes, la présidence a établi une proposition portant le plafond d’HC à... 192h pour les enseignants-chercheurs, 384h pour les PRAG et PRCE ! Après tout, on peut très bien préparer les cours la nuit, les mois de juillet et d’août peuvent être utilisés pour dormir un peu, et si vraiment on veut faire de la recherche on peut attendre d’être à la retraite.

    En tout cas, quand on nous avait promis, dans le cadre de la fusion, d’aller «vers le mieux-disant», nous n’imaginions pas que le «mieux» aille dans ce sens-là. L’action conjuguée des organisations syndicales a permis de ramener ce plafond à 96h pour les EC, 296h pour les enseignants¹. Ces plafonds reste cependant associés à deux types de dérogations : des dérogations par composante (certaines composantes peuvent demander que ce plafond soit relevé pour tous les enseignants de leur ressort), et des dérogations individuelles.

    La possibilité de faire plus d’heures complémentaires, ce n’est pas la liberté d’enseigner autant qu’on le souhaite ! Ces heures ne sont pas toujours choisies. Entre le collègue responsable d’UE qu’on souhaite dépanner, les heures dont on est responsable et pour lesquelles on ne trouve personne, voire dans le pire des cas les enseignants «mis au placard» parce qu’ils refusent d’en faire, ces heures sont l’objet d’une réelle pression sociale, sans parfois même de responsabilité individuelle directe. Pression pouvant mener jusqu’au paradoxe de composantes dans lesquelles on trouve, pour la même discipline, des enseignants qui prennent un maximum d’HC, et d’autres qui «rament» pour boucler leur service annuel...

    Évidemment, cette pression a une réelle incidence : chaque année à l’échelle de l’UGA, la masse d’HC réalisées représente l’équivalent de plus de 900 postes d’enseignants-chercheurs ! On peut imaginer l’impact sur le temps de recherche, ou sur la vie de famille des enseignants...

    Nous serons donc vigilants sur les points suivants :

    • le fait de faire des heures complémentaires doit rester un choix de l’enseignant. Cela ne doit pas être une obligation, ni une fatalité. C’est le bien-être au travail, comme la qualité du travail fourni (que ce travail soit de l’enseignement ou de la recherche) qui est en jeu.
    • La répartition des services d’enseignement doit être effectuée de manière collective et transparente.
    • La pratique visant à imposer certaines heures «référentielles» comme heures complémentaires n’est pas acceptable : les heures «référentielles» sont des heures statutaires et doivent être reconnues comme des heures d’enseignement à part entière.
    • Le fonctionnement de l’université, c’est-à-dire élémentairement le fait d’avoir un enseignant pour chaque heure de cours, ne devrait pas dépendre aussi massivement de l’usage d’heures complémentaires. Créer de nouvelles filières, développer l’inter- ou la transdisciplinarité, c’est une bonne chose, mais il faut mettre les moyens en face, et pas uniquement une poignée de postes prestigieux pour les «étoiles montantes»².

    ¹ le nombre d’heures en présentiel des enseignants est plafonné de manière réglementaire par semaine. La présidence a défendu un plafond élevé, afin de permettre aux PRAG et PRCE de bénéficier des heures «référentielles» (responsabilités d’UE, encadrement de stages, etc.)
    ² cf le document de candidature pour l’Idex...

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  • La PPCR kézako ?
    Le point sur la PPCR : Parcours Professionnel, Carrières et Rémunérations (ou Pénurie Partagée de nos Carrières et Rémunérations)

    Qu’est-ce que ce protocole ?

    L’axe 1 : « Renforcer l’unité de la Fonction publique pour l’adapter aux évolutions de l’action publique ».

    Il rappelle les grands principes de la Fonction publique. Il aborde l’égalité salariale femmes/hommes, le droit à la mutation, le droit au déroulé de carrière mais également la création de corps interministériels, ou la « simplification » des architectures des 3 versants de la Fonction publique.

    De grands mots...

    L’axe 2 : « Améliorer la politique de rémunération de la Fonction publique ».

    À grand renfort de communication, il promet une revalorisation des grilles de rémunération (augmentation annoncée des débuts et fin de grille) entre 2017 et 2020.

    Dans les faits, il s’agit principalement de transformer une toute petite partie des primes en points d’indice et de rallonger les carrières à 42 ans.

    Le tout à coût quasi-constant !

    La première chose que l’on constate en lisant ces nouvelles grilles, c’est l’allongement des carrières et une pente désespérément faible sur l’évolution des traitements.

    Cette propagande de pseudo augmentation de salaire, dissimule l’un des objectifs réels qui est de favoriser la mobilité forcée interministérielle des agents, induite par la réforme territoriale et le plan social qui l’accompagne. Couplée à la dérèglementation des primes avec le RIFSEEP qui individualisera les emplois et réduira les agents à une fonction, c’est un élément clé qui est prévu pour aider aux chaises musicales dans la recomposition des régions et des services de l’État.

    Pour en savoir plus : http://www.ferc-sup.cgt.fr/site/spip.php?article3347

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  • Loi relative à la déontologie : des avancées, nettement insuffisantes
    Retour sur cette nouvelle loi promulguée en Avril 2016 qui actualise les droits et obligations des agents publics.

    Dans le but affiché de renforcer la relation de confiance entre les Français et les fonctionnaires, la loi relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires a été promulguée le 20 avril 2016. Cette loi introduit de nouvelles règles déontologiques dans la fonction publique et actualise les droits et obligations des agents publics en réaction aux changements de la société. Elle contient aussi des dispositions sur l’exemplarité des employeurs publics.

    Pour l’essentiel :

    • Conforter certaines valeurs déjà reconnues par la jurisprudence : il s’agit de conforter le devoir de respect, de laïcité et de neutralité des agents notamment en s’abstenant de manifester toute opinion religieuse

      Alors même que nos services publics sont de plus en plus fragilisés et que les attaques contre le statut des fonctionnaires se multiplient, il aurait été plus opportun de réaffirmer les valeurs et les principes du service public et de la fonction publique.

    • Le devoir de réserve n'est pas inscrit dans la loi (ne rien dire parce qu’on y est tenu par la Loi). Une telle inscription serait perçue comme un signal invitant les chefs de service à s'en saisir, y compris contre le droit syndical. Le projet de loi ne l'a pas retenu, en revanche, les sénateurs l'avaient ré-introduit. On en reste à la jurisprudence existante.
    • Veiller à prévenir et faire cesser toute situation de conflit d’intérêts dans lequel un agent se trouve ou pourrait se trouver. Ce nouveau dispositif doit permettre de prévenir les soupçons de partialité qui pourraient porter sur la prise de décision publique. Il parachève celui mis en place pour les responsables politiques par la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique.

      En parallèle, la création d’un dispositif de protection des lanceurs d’alertes dénonçant l’existence de conflit d'intérêts : la mesure la plus en phase avec son temps, on espère que nos chers gouvernants en feront bon usage — Jérôme C. et Thomas T. si vous nous lisez... La transparence de la part de l’administration est évidemment sous-entendue car le concept de donneur d’alerte n’existe que lorsque qu’il y a dissimulation.

      Pouvoir de la commission de déontologie de la fonction publique étendu notamment grâce au contrôle des départs vers le secteur privé

    En résumé, si l’on peut se féliciter de diverses dispositions progressistes (prorogation du plan de résorption de la précarité, amélioration de la protection des représentants des personnels et des lanceurs d’alerte ; dans la Fonction publique de l’État, on notera la mise en extinction des dérogations permettant à certains établissements de recruter des contractuels en lieu et place de fonctionnaires et l’abrogation de la position de la réorientation professionnelle introduite, en 2009, par la loi « dite mobilité » rendant possible les licenciements des fonctionnaires), la loi comporte plusieurs dispositions régressives notamment dans la fonction publique territoriale. Et elle n’est clairement pas à la hauteur des besoins concernant le renforcement du statut et de l’harmonisation des règles dans les trois versants de la fonction publique (Etat, Hospitalière et territoriale).

    La CGT défend une fonction publique fondée sur l’intérêt général, qui permette de répondre aux besoins de toute la population, quelles que soient les origines, les conditions sociales, garantisse la solidarité et permette l’égalité d’accès sur l’ensemble du territoire. Et la garantie de cet intérêt général, c’est un statut renforcé et harmonisé. Cette loi n’y contribue que faiblement et ne revient que très partiellement sur les nombreuses mesures régressives adoptées pendant le quinquennat de N. sarkozy.

    Sources

    Lire le communiqué de la CGT Fonction Publique sur le sujet : http://www.ugff.cgt.fr/IMG/pdf/-639.pdf

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Escapades revendicatives

  • Agenda social
    du 1 avril 2016 au 30 avril 2016
    Toutes vos activités de ce début d’automne pour des moments de luttes pour vous, en famille, entre collègues...

    RASSEMBLEMENT «C’est Party la résistance !» 27 Septembre - À partir de 12h devant le Palais de Justice (Europole)

    Alors que des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées contre la loi travail depuis 6 mois, la répression et la criminalisation de l’action syndicale semblent être devenus un sport national ! Des dizaines de militants sont inquiétés par la justice, tout simplement pour avoir fait de l’action syndicale, essayé de défendre leur emploi, leurs conditions de travail.

    Le 27 Septembre, notre camarade Pierre Coquan, ancien secrétaire général de l’Union départementale CGT du Rhône, passe pour la troisième fois en procès, devant la cour d’appel de Grenoble.

    TOUTES LES INFOS : http://www.cgtisere.org/spip.php?article460

    Quel acte criminel a-t-il bien pu commettre ? Tout simplement... distribuer des tracts au péage de Villefranche-sur-Saône en 2010 lors du conflit des retraites ! Relaxé par deux fois, le parquet a pourtant fait appel de la décision !

    Le même jour, 16 camarades Air France passent en procès à Bobigny, suite à la fameuse affaire de la chemise… Fin octobre ce sera le procès en Appel des militants CGT de GoodYear à Amiens, qui en première instance ont été condamnés à 8 mois de prison ferme !

    À Grenoble, c’est la Poste qui multiplie les sanctions disciplinaires ou pécuniaires contre les militants syndicaux.

    À Bourgoin et à Voiron, les deux maires ont annoncé aux syndicats la fermeture des bourses du travail avant la fin de l’année…

    C’est donc à un mouvement général de répression des organisations syndicales et de leurs militants que nous sommes confrontés. Dans un contexte d’état d’urgence permanent, et de passage en force des lois les plus régressives (La loi travail adoptée cet été après 3 utilisations successives de l’article 49-3, n’a jamais été discutée ni votée par les députés).

    C’est un grave recul démocratique : mobilisons nous pour défendre les libertés syndicales !

    Le 27 Septembre, TOUS ENSEMBLE à 12h devant le palais de Justice

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# Fossés

Directrice de la publication : Murielle Chatel.

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