"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"

Menu ☰

Accueil > Syndicats > Auvergne-Rhône-Alpes > Université de Grenoble

lundi 25 avril 2016

Syndicat CGT Université de Grenoble

L’Idex, à quel prix ?

Loin des réjouissances dans lesquelles se répandent nos dirigeants depuis l’obtention de l’Idex, il est temps de s’interroger sur le coût politique de cette « reconnaissance ». Le document de candidature permet en effet de se faire une idée des arrangements et des agendas politiques, lorsque ceux-ci sont établis en-dehors de toute concertation.

Ainsi ce document de candidature annonce :

  • la mise en place future de postes de type « tenure-track » (p. 69), soit des postes de chercheurs ou enseignants-chercheurs sur CDD de 4 ou 5 ans, « réservés à des “étoiles montantes” [sic] » ;
  • le recours à des « fondations privées » afin de proposer « un salaire plus attractif pour recruter des chercheurs ou enseignants-chercheurs de niveau exceptionnel » (p. 70), ou pour bénéficier de « plus de souplesse dans les grilles salariales » des post-doctorants ;
  • la mise en place d’un modèle d’allocation des ressources basé sur le « resource-centered management » (p. 42), inspiré de la gouvernance des universités privées (essentiellement américaines), dont le principe est d’augmenter la pression sur les composantes dans le but de dégager davantage de ressources propres ;
  • le financement de la recherche par le biais de projets courts, de 2 à 5 ans (p. 53), à rebours des demandes récurrentes des chercheurs et enseignants-chercheurs des syndicats et mouvements les plus divers ; la répartition du budget de l’Idex entre les différentes catégories de projet est par ailleurs déjà fixée de manière précise dans le document.

Il nous paraît singulier et particulièrement révélateur que l’expression « service public » n’apparaisse pas une seule fois dans ce document. Par contre, il est question de la « marque » UGA, à développer, à rendre visible, et déclinée jusqu’à l’indigestion.

Nous nous élevons vigoureusement contre ces menaces contre le service public d’enseignement supérieur et de recherche. Ces mesures mettent en danger l’indépendance des chercheurs et enseignants-chercheurs. Les instances des universités, élues par le personnel, sont mise à l’écart de fait du processus, et remplacées par des instances opaques où les représentants du personnel sont absents.

Nous appelons l’ensemble du personnel de l’UGA, et de ses partenaires dans la Comue, à la plus grande vigilance afin de mettre en échec cette stratégie. Nous demandons aux dirigeants responsables de la rédaction de ce document, apparemment la tête tournée vers les universités anglo-saxonnes, et les yeux rivés sur les classements internationaux, à ne pas renier ni oublier le mandat pour lequel ils ont été élus, au service de l’enseignement supérieur et de la recherche publique.