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mercredi 25 mars 2015

Proxénétisme et COMUE : le représentant de la CGT écrit au Président de Sorbonne Université

Le 24 mars 2015, dans le cadre d’un échange avec le président du sénat académique sur le fonctionnement de la COMUE, le représentant de la FERC SUP CGT de Paris 6 l’a interpellé sur le parrainage par Sorbonne Université d’une initiative faisant l’apologie du proxénétisme. Extrait du courrier :
"
Cher Monsieur Forcade,
...

A l’époque, le Sénat n’avait pas seulement été défini comme l’instance dans laquelle seraient examinées les décisions stratégiques, décisions sur lesquelles nous n’avons d’ailleurs aucun poids.

Il s’agissait aussi de l’instance dans laquelle nous allions pouvoir discuter et débattre de l’identité culturelle de l’ex-PRES, pas encore tout à fait COMUE.
...

Permettez-moi de citer un exemple récent qui vous semblera peut-être anodin.

Il y a quelques temps, dans le cadre des « Journée des femmes de Sorbonne Universités », SU n’a rien trouvé de mieux à proposer que le parrainage enthousiaste d’un proxénète notoire, Monsieur Denis Hof, en tournée promotionnelle parisienne depuis Las Vegas.

Cette conférence a été pilotée par Paris 4, qui a déjà, je crois, porté des réflexions sur les travailleurs (volontaires) du sexe, réflexions sans doute intéressantes et dont j’imagine qu’elles s’intègrent parfaitement dans une longue tradition universitaire en Sorbonne.

Mais cette manifestation organisée le 11 mars dernier était parrainée par tous les établissements de Sorbonne Universités.

De nombreuses personnes, moi compris (mais je manque peut-être de souplesse et de maîtrise quant à la question prostitutive), ont trouvé plus que regrettable d’inviter, dans le cadre de « journées de la femme », un personnage aussi vulgaire et apparemment hors-de-propos que Monsieur Hof ; accordons-lui tout de même que sa vulgarité était à la hauteur de ce que nous pouvions attendre d’un proxénète aussi prestigieux.

Parmi les questions qui se posent, dont les gens discutent dans notre établissement :

  • si la démarche s’inscrit dans une réflexion globale sur les travailleurs du sexe, pourquoi l’intégrer à la journée de la femme ?
  • n’y avait-il pas de meilleur thème à mettre en avant que la prostitution, dont on appelle qu’elle est le plus souvent, au minimum, contrainte et subie ?
  • le maquereau jovial a-t-il bénéficié d’un quelconque financement de la part de SU pour son voyage, d’une bourse pour l’aider à traverser l’océan atlantique ?

Pour ne rien arranger, signalons que notre sémillant proxénète n’avait pas de contradicteur lors de ce "débat".

J’imagine que ces questions se sont posées en Sorbonne ; mais pour les autres établissements de la future COMUE, une discussion aurait pu être intéressante, voire éclairante, et peut-être même fructueuse. Par exemple, il aurait été possible de suggérer des listes alternatives d’invités, ou d’invitées.

A partir du moment où le principe de la COMUE est acté, et que certaines manifestations se retrouvent parrainées par l’ensemble des établissements, alors il me semble que le Sénat doit tenir un rôle, non seulement d’information sur les projets stratégiques, mais aussi d’échanges sur l’identité de la COMUE.

Bien sûr, une autre solution pourrait être de sortir de la COMUE ; mais il s’agit probablement d’un autre débat.

Je vous remercie par avance pour l’attention que vous voudrez bien porter à ce message et vous souhaite une excellente journée.

Très cordialement,

Julien GAL
Représentant des personnels BIATSS, UPMC
Elu CGT au Comité Technique et à la CPE AENES de l’UPMC
"