Vous faites encore presque partie de ceux que l’on appelle « les jeunes » (dynamisme, foi en l’avenir, vigueur, etc…). Et pourtant, vous avez fait de très longues études : licence, master, puis thèse, que vous avez achevée après de longues années de labeur dans un contexte hostile de crise économique, de dénigrement des disciplines littéraires, de pénurie dans les universités, etc… Vous avez tenu parce qu’on vous parlait de la fin du tunnel, de la fin de la thèse, de la vie qui redeviendrait toute rose une fois sorti(e) de ce bourbier déprimant.

Vous avez soutenu votre thèse, donc.

Maintenant, vous êtes Docteur et vous pensez pouvoir devenir enseignant-chercheur. Seulement, mauvaise nouvelle, les postes dans le supérieur sont devenus une denrée rare, le plus souvent ils sont « gelés » : une fois enfouis dans la banquise, on les revoit rarement.

Votre moral en prend un coup. Toutes ces années de boulot, et pas de poste à l’université.

Heureusement, Paris 3, à l’avant-garde de l’innovation déconcertante, vous rouvre un avenir qui paraissait bouché : c’est annoncé sur le site de l’établissement, car, oui, l’université recrute, et un docteur encore (de quoi se plaint-on) !

Voyons cela.

Euh, non, vous ne serez pas enseignant. Chercheur ? Euh, non plus. Vous serez « assistant  », auprès de la Vice-présidence du Conseil d’administration. C’est bien aussi, non ? Comment cela, vous espériez enseigner et faire de la recherche ? Secrétaire, c’est bien aussi, surtout à l’université, le personnel administratif y est dorloté [ :-)].

Les thésards ont donc un avenir, il ne fallait pas se décourager !

Elle est pas belle, la vie ?