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jeudi 2 février 2012

Site web du Syndicat CGT FERC Sup Université Savoie Mont Blanc

Déclaration FERC Sup CGT à l'inter CA du PRES le 6 janvier 2012

Déclaration de la FERC Sup CGT lors de la réunion d'échange entre les membres des conseils d'administration des universités de l'académie de Grenoble le 6 janvier 2012 avec à l’ordre du jour : La transformation du paysage universitaire du Sillon Alpin.

Le projet d’IDEX qu’on nous propose aujourd’hui s’inscrit pleinement dans le contexte de la RGPP, de la LRU et des RCE, et plus généralement, du démantèlement du service public d’enseignement supérieur et de recherche engagé depuis quelques années.

La structuration institutionnelle retenue entérine ainsi l’abandon des prérogatives décisionnelles des universités Grenobloises et de Savoie en ce qui concerne la définition de leur politique de recherche et d’enseignement.
La politique d’excellence est une politique d’exclusion : au lieu de favoriser les coopérations, elle met les territoires en compétition et crée de profondes inégalités en concentrant les moyens sur quelques pôles.
La concurrence est également de mise au sein même de l’IDEX Grenoblois puisque le projet prévoit la concentration massive des moyens sur les « axes d’excellence », excluant ainsi les 2/3 de la communauté universitaire et les 3/4 des étudiants ! Ceci au plus grand profit in fine des grands groupes patronaux (nanos, énergie, biotech), représentés dans la gouvernance de l’idex par les pôles de compétitivité.
 
L’IDEX est un marché de dupes : il n’y a pas de moyens supplémentaires et leur financement est assuré par la baisse des crédits récurrents des acteurs actuels de la Recherche et des universités.

L’objectif du gouvernement n’est autre que l’éclatement du service public d’enseignement supérieur et de recherche, en poussant les universités vers les financements privés, tout en augmentant les contraintes sur la masse salariale.
 
Le désengagement de l’Etat va toujours plus loin alors que les RCE donnent leurs premiers effets négatifs : 8 universités de la première vague viennent de passer sous tutelle du rectorat, ne pouvant plus faire face à leurs dépenses (2 exercices budgétaires successifs déficitaires). Beaucoup d’autres sont en difficulté et pourraient les suivre dès l’an prochain…
 
Depuis la LRU et le passage aux RCE, les personnels enseignants, enseignants-chercheurs ou BIATOSS subissent une profonde détérioration des conditions de travail. La précarité explose, détruisant progressivement l’indépendance des acteurs du service public d’enseignement supérieur et de recherche. La politique d’excellence et le projet IDEX vont considérablement aggraver cette tendance.
Enfin, ce projet entérine et précipite l’éviction des personnels de toutes les structures de décision au profit d’une oligarchie resserrée qui cumule tous les mandats et accapare l’exercice du pouvoir. Nous réaffirmons qu’aucun projet durable ne peut être bâti sans que soient respectés les principes d’une représentation des personnels et de fonctionnement démocratiques des instances.
 
La Ferc Sup CGT, quand à elle, défend à contrario un maillage équilibré sur l'ensemble du territoire avec des coopérations fortes entre établissements au bénéfice de tous les usagers, indépendamment de l'origine sociale et géographique.
Nous nous opposons aux dérives de la politique d’excellence et au pilotage par le capital privé en échange de miettes distribuées par lui pour prendre le contrôle d’un secteur qui travaillait jusqu’alors pour le bien commun. Nous défendons le principe d'un engagement fort de l'État dans l'enseignement supérieur et la recherche. Ce principe a fondé la création d'un service public et d'une fonction publique indépendants du pouvoir financier et politique. Un service qui doit garantir, à tous les citoyens, un libre accès à l'éducation et à l'enseignement supérieur. Nous combattons cette culture de l'excellence qui aboutit à l'exclusion du plus grand nombre. Nous défendons le caractère national des diplômes pour qu'un lien fort subsiste entre les diplômes, les qualifications et les conventions collectives.
Les conditions de travail et les droits sociaux doivent être une préoccupation essentielle dans le cadre des restructurations qui vont se dérouler dans les années à venir et qui ne doivent pas se faire au détriment des personnels. Nous combattons les réorganisations conduites à la hache, bureaucratiques, et sans consultation et implication des personnels. Nous revendiquons une harmonisation des conditions de travail par le haut. Et également une "portabilité" des droits au sein du PRES, notamment pour les contractuels (conservation intégrale de l'ancienneté acquise).

Nous exigeons un débat, démocratique et ouvert à tous les acteurs sur l’avenir des universités du site grenoblois et de l’Université de Savoie, pour laquelle nous défendons le maintien en tant qu’université pluridisciplinaire de plein exercice.

Déclaration des syndicats FERC Sup CGT
CA commun du PRES du 6 janvier 2012