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lundi 16 janvier 2012

Site web CGT de l’université Paris 13

Palmes académiques...à l’eau

Lettre ouverture à Monsieur le président de l’université Paris 13

(Ou comment suis-je devenu une ressource humaine !)

 

Monsieur le Président,

Je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps…

 

En octobre 2010 le Directeur de l’IUT de Villetaneuse vous a transmis les dossiers de deux de ses collègues susceptibles de se voir décerner les Palmes académiques : celui d’un collègue Biatoss et le mien.

 

Quelques temps après vous avez pris la décision discrétionnaire d’écarter ces dossiers. Vous n’avez en outre pas jugé bon, par simple courtoisie, d’informer ni l’IUT, ni les deux personnes concernées, sans précédent (mémoire d’IUT).

 

Le rectorat de l’Académie de Créteil m’a personnellement confirmé que nos noms ne figuraient pas sur la liste transmise par l’Université paris 13. Liste qui ne comportait que huit noms alors que Paris 13 disposait d’un contingent de 13 personnes !

 

Je m’interroge donc sur les raisons qui vous ont amené à prendre une telle décision. S’agissait-il d’envoyer un signal à un IUT indocile ? Je ne veux pas le croire.
Ou bien me faut-il considérer que cette décision a un lien avec votre courrier en date du 01/07/2010 par lequel vous me demandez ainsi qu’à quatre autres collègues (dont 2 directeurs d’IUT et un chef de département) des explications quant à des agissements de harcèlement moral dont nous nous serions rendus coupables ? A cette occasion, j’ai pu constater que vous sembliez plus désireux d’ouvrir votre « parapluie administratif » que de respecter la présomption d’innocence et les droits de la défense.

Belle illustration de l’utilisation des « nouvelles compétences » héritées tout droit de la loi dite « d’autonomie des Universités ».

Toutefois, par un courrier en date du 20 septembre 2010, vous avez reconnu « ne pouvoir mettre en évidence aucun élément constitutif d’un éventuel harcèlement » et vous voir dans l’obligation de clore la procédure. Peut-être seriez-vous arrivé à la même conclusion bien avant si vous aviez pris la peine de nous écouter préalablement.

Je ne vous cache pas qu’à ces moments-là, j’ai eu le désagréable sentiment d’être devenu une « ressource humaine » plutôt qu’un collègue. Cela malgré 34 années au service des étudiants de Paris 13.

 

Je m’apprêtais à vous faire part courtoisement mais fermement de ces réflexions lors de la cérémonie de remise des décorations. Vous vous en doutiez peut-être un peu !

Je n’aurais pas non plus l’occasion de m’associer à l’ « appel des 47 » titulaires des Palmes académiques qui ont renvoyé cette décoration au ministère de l’Education nationale. Cela me tentait pourtant !

En tout cas je considère comme un honneur de faire l’objet de votre ostracisme et vous prie d’agréer, monsieur SALZMANN, l’expression de mes salutations.

 

Michel SAGLIOCCO

Maître de Conférences, retraité

Docteur d’Etat en sciences politiques

Ps : je demande aux organisations syndicales de rendre publique cette lettre ouverte, à titre de participation au débat démocratique



« [ ] nous constatons aujourd’hui, avec une infinie tristesse, que l’Education nationale souffre de plus en plus d’une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique et sociale : depuis quelques années, l’école que nous avons aimée et construite est progressivement désorganisée, dégradée, et disparaît. Nous n’y retrouvons plus les idéaux et les valeurs que nous avons portés. [ ] »