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jeudi 17 septembre 2009

La FERC Sup CGT n’est pas dupe des formules magiques

Valérie Pécresse a tenu sa Conférence de presse de rentrée, le 17 septembre 2009, et a fait preuve à cette occasion d’une singulière propension à l’autosatisfaction.
Le vocabulaire de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche regorge de termes aussi ronflants que creux.
Ambition, partage, défis, réussite, excellence et attractivité scandent son discours qui trace un objectif démesuré : la moitié d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme de l’Enseignement Supérieur.

De fait, Valérie Pécresse qui avait annoncé aux organisations syndicales qu’elle présenterait les avancées 2009/2010 en faveur des étudiants, des personnels et des universités, choisit de mettre en valeur la constitution de 15 Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur et la création de 12 premiers campus dans le paysage de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur publics.

Les personnels, sans se faire trop d’illusions, attendaient au moins quelques mesures de nature à répondre quelque peu à leurs revendications, largement exprimées au printemps dernier.
En vain !

Rien dans cette intervention ne peut laisser penser que Valérie Pécresse se préoccupe des aspirations des acteurs du Service Public.
Son souci est de vanter la nouvelle liberté dont les universités peuvent jouir avec la loi « LRU » et de chanter les louanges d’un gouvernement qui dégage les moyens nécessaires pour « une université qui avance ».

En réalité, la FERC Sup CGT sait bien qu’il s’agit de tout autre chose.

En indiquant qu’au bout de deux ans, les engagements du gouvernement sont réalisés avec des financements à hauteur de plus de 5 milliards pour les 12 premiers campus, la ministre oublie de dire comment fonctionnent réellement les Plans Campus. L’État ne finance pas les projets, il donne aux porteurs de projets (par exemple les PRES) des fonds qu’ils ne peuvent pas dépenser. Ces derniers sont déposés (bloqués) à la Caisse des Dépôts et Consignations et ce sont les produits financiers qu’ils génèreront qui doivent permettre de financer les loyers dans le cadre de Partenariats Public Privé (couvrant à la fois l’investissement pour la construction des équipements et leur maintenance) et de garantir les emprunts nécessaires à la réalisation des travaux et des équipements.

Par l’intermédiaire du Plan Campus, ladite « autonomie » des universités revient donc finalement à leur mise sous tutelle de la Caisse des Dépôts et Consignation (pour le moment contrôlée par l’État) d’une part et leur mise sous dépendance des marchés financiers d’autre part. C’est bien d’une financiarisation des universités qu’il s’agit. L’État peut ainsi annoncer qu’il s’engage pour l’université alors qu’il consacre son désengagement du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Les fonds qu’il verse aux universités ne permet plus de consolider leur patrimoine mais au contraire les affaiblit tant en terme de moyens que de personnels (ceux-là qui assurent encore aujourd’hui la maintenance des bâtiments).

Ce que la ministre nomme « refondation », c’est la loi LRU. Ce qu’elle nomme une « deuxième année de construction », c’est un mouvement d’une ampleur considérable qui a mobilisé l’ensemble des acteurs de la communauté universitaire dès janvier 2009 contre les premières conséquences de la loi LRU. Ce qu’elle dit être « consolidation » et « ambition retrouvée », c’est aujourd’hui la privatisation de fait des universités que la FERC-Sup dénonçait dès l’annonce des projets de réforme portés par la ministre.