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Édito

«Explore, EXPLOSE more !»

Les personnels de notre grande Université peuvent se repaître du slogan qui exprime sa magnificence : EXPLORE MORE, MAIS le R de Réussite ne pourrait-il se refléter dans le S de Séisme et alors tout serait plus réaliste et moins utopique ?

Alors GOOO !!! Nous voilà tous emportés dans EXPLOSE MORE ! Feux d’artifices, décibels des concerts, défis sportifs, petits fours : ça scintille, ça pétille, ça brasse pas mal à l’UGA  !

Est-ce ainsi que nous sortirons grandis et riches d’appartenir à l’Excellence ?

Mesdames, Messieurs, petits et grands, par ici ! Venez assister à un grand spectacle d’illusion, les Houdini et autres Copperfield n’ont qu’à bien se tenir ! A l’UGA on EXPLORE toutes les pistes pour vous sortir du déséquilibre, par des tours de passe-passe : et hop un poste non-remplacé ici ! Et hop un autre par là ! 32 postes par an ! Oh, vous n’y avez vu que du feu ma bonne dame ! Des centaines de milliers d’euros de factures qui sortent d’une armoire à chaque Conseil d’Administration ! Mais non, refermez les yeux et ne regardez pas sous le tapis, tout se passera bien.

Vous êtes lassés des lions et des tigres qui sautent dans des anneaux en feu, des ours bruns se tenant sur deux pattes ? Has beeeen ! A l’UGA, on vous en offre MORE and MORE ! Venez découvrir nos panthères mélomanes, nos girafes aviatrices et nos gentils ours blancs à col roulé qui prennent la pose comme Ryan Gosling.

Tours de magie, cirque, on se demande si ce ne sont pas les personnels qui incarnent GRUSS and Co new génération  !

Pour se démarquer nationalement et internationalement était-il nécessaire de nous faire passer, personnels, enseignants, enseignants-chercheurs, étudiants, pour des jongleurs, équilibristes ou clowns de chez Gruss ? Imaginez la traduction du sigle UGA par Université Gruss And co  !

Car dans tout ce cirque, ce grand parc d’attraction, ce safari, beaucoup moins fun, EXPLOSE MORE, ce sont surtout les risques psychosociaux et les arrêts de travail en hausse vertigineuse, le PRE (plan de retour à l’équilibre), les cadavres «financiers» que l’on sort progressivement du placard, les inégalités de traitement entre les uns et les autres, le sens que chacun d’entre nous tente de chercher chaque matin. En regardant le mur de son bureau décoré par la société de décoration EXPLOSE MORE, on pourra malheureusement y trouver une signification beaucoup moins flamboyante...

Parce que la vie au travail n’est pas toujours une Party de plaisir, et qu’on en a parfois MARRE and MARRE d’en avoir toujours MORE and MORE.

Dans ce troisième FOSSÉS, vos élu·e·s ont décidé d’explorer les sujets qui font votre quotidien.

À la une

  • Le «Plan de Réduction des Effectifs» pour les nuls
    Le bonheur est-il dans le PRE ? Les réductions d'effectifs que nous préparent nos dirigeants...

    Avant de revenir plus en détails sur le fameux PRE, une bonne nouvelle issue de la mobilisation des personnels BIATSS de décembre dernier : la prime exceptionnelle «arrachée» se retrouvera sur leur feuille de paye de ce mois de mars.

    Cette mobilisation n’a pas permis à la présidence de faire jouer à fond le «fameux» principe de fongibilité asymétrique des «Responsabilités et Compétences Élargies» : c’est à dire de transformer des fonds destinés à payer le travail des agents en fonds destiné au fonctionnement de l’Université sans avoir la possibilité de faire l’inverse. Les inévitables reliquats de masse salariale sont venus alimenter l’enveloppe de la prime de fin d’année au lieu d’être entièrement consommés dans le comblement du déficit, notamment en demandant au conseil d’administration du 17 février de rembourser au CEA la quote-part de 600 000 € de l’UGA dans le dépassement de budget de construction d’un bâtiment (IBS2) pourtant inauguré en février 2014.

    Mobilisation qui n’a visiblement pas été du goût de tout le monde. Les directeurs et vices-présidents se sont vraisemblablement donnés le mot : haro sur le petit personnel ! Entre les uns qui accusent directement les bénéficiaires de la prime de fin d’année de creuser le déficit (eux-mêmes méritent leur prime, étant les seuls à travailler tard le soir), et les autres qui tentent de se servir de cette prime pour refuser d’augmenter la subvention au CAESUG… subvention qui profite à tous les ayants droits : une bonne manière de faire comprendre aux personnels CNRS ou Grenoble INP que s’ils n’ont pas de subvention pour leurs activités sportives favorites, c’est à cause de leurs vilains collègues UGA qui ne comprennent rien à la subtile et complexe gestion d’une Université d’Excellence Autonome !

    Ce serait oublier un peu trop vite de quel côté sont les responsabilités. Les membres de la présidence actuelle étaient pour la plupart membres des présidences des trois universités fusionnées.

    Or, ce n’est pas le personnel de l’UGA qui a décidé puis mené la fusion des trois établissements. Ce n’est pas lui non plus qui est responsable des baisses de dotation, des ponctions des fonds de roulement, de la non compensation du GVT.

    Alors sans doute, pour certains, il est plus aisé d’aller manger des petits fours avec François Hollande, avant de venir reprendre à Grenoble l’antienne sarkozyste (ou filloniste ?) du «non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux». Il s’agit du choix de la «gestion responsable», autrement dit, l’accompagnement des mesures d’austérité mises en œuvre depuis des années par les gouvernements successifs.

    Pour la sauvegarde du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour que nos conditions de travail ne soient pas à nouveau dégradées après les fusions et réorganisations successives, nous devons refuser cette logique de pure gestion et mettre la présidence et le gouvernement devant leurs responsabilités.

    Refusons toute suppression de poste, toute dégradation des conditions de travail !

    Refusons le «Plan de Réduction des Effectifs» préparé par la présidence !

    Rassemblement le 14 avril à l’occasion du Conseil d’Administration de l’UGA

    Signer la pétition : non-au-pre-uga.ouvaton.org

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  • Les PPP, ces gabegies qui poussent comme des champignons
    Cela ne vous a sans doute pas échappé, plusieurs bâtiments flamboyants ont été récemment érigés sur notre beau campus. Mais comment diable cela est-il possible dans une telle période de restriction budgétaire ? C’est grâce à la merveilleuse invention des PPP !

    Un PPP c’est quoi ?

    Inspirés du modèle anglo-saxon apparu en 1992 et instaurés en France en juin 2004, les PPP sont des contrats conclus entre une entité publique et un prestataire privé, permettant le financement et la gestion d’un équipement, en fonction de performances contractuellement établies.

    C’est une façon pour l’Etat de se désengager, sans pour autant abandonner la construction de nouvelles infrastructures, mais c’est surtout un moyen de s’endetter encore plus en versant aux titulaires des contrats des loyers exorbitants, pendant des dizaines d’années (de 18 à 99 ans !), fluctuants à cause de multiples clauses qui lui sont souvent peu favorables.

    Cette aberration va à contre sens de la loi de 1985, visant à interdire la conception et la construction d’un ouvrage à un même promoteur, justement pour éviter de favoriser les grands groupes. Ironique quand on sait que 90% des titulaires de ces contrats sont les mastodontes Vinci, Eiffage et Bouygues !

    Après plusieurs années de pratique, on a pu dresser le constat suivant : les PPP s’avèrent plus coûteux (cabinets de consultants, négociations et renégociations des contrats…), moins efficaces pour les usagers (restreints par les clauses du contrat), totalement rigides et inadaptés aux évolutions.

    Pour preuve, on se souvient de la résiliation du PPP du Centre hospitalier sud-francilien qui avait à l’époque coûté la bagatelle de 800 millions d’euros ! En cause, des mois de retard, des milliers de malfaçons relevées et une explosion des loyers initialement prévus et un devis accru du 100 millions d’euros !

    Même notre cher futur ex Président qualifiait en 2012 les PPP d’« outil qui favorise la vie à crédit et le surendettement », c’est dire...

    Vivre dans un PPP ça ressemble à quoi ?

    Vivre dans un PPP, c’est :

    • attendre des mois qu’une entreprise passe accrocher ton tableau car tu n’as pas le droit de planter même un mini un clou dans le mur
    • désespérer quand ton bureau est froid, alors qu’avant tu pouvais ajouter un radiateur d’appoint
    • devoir ouvrir un ticket GMAO et attendre qu’il soit pris en charge pour le moindre problème que tu aurais pu régler toi-même ou avec l’aide du service logistique en un éclair
    • se voir imposer des règles restrictives de vie dans le bâtiment sous prétexte que « c’est dans le contrat »
    • ne même pas savoir à qui s’adresser en fonction des problèmes, ce qui relève du mainteneur, de l’université, de la COMUE, de son propre service...
    • à la longue ne plus rien demander car on se sent impuissant, découragé !

    Pour plus d’infos sur le monde merveilleux des PPP :
    « Partenariats public-privé : pillage et gaspillage » de Mathilde Moracchini et Hadrien Toucel (éditions Bruno Leprince, septembre 2014)
    Le rapport de la commission des lois du Sénat : https://www.senat.fr/notice-rapport/2013/r13-733-notice.html

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Hors piste

  • Des privilèges à découvrir
    Depuis son lancement, Fossés vous propose de découvrir vos collègues sous un autre jour... Aujourd’hui, les (petits) privilèges de nos (grands) encadrants.

    Comme vous pouvez le voir à la fin de ce numéro, nous souhaitons ouvrir cette lettre d’information à des contributeurs ou contributrices extérieur·e·s. Nous inaugurons cette pratique avec une contribution assez involontaire, parvenue jusqu’à notre boîte mail syndicale après moultes péripéties (nous n’étions curieusement pas directement destinataires...). Nous publions cette contribution en anonymisant l’auteur, convaincus de l’intérêt que peut représenter ce court texte pour l’ensemble des personnels.

    Objet: [dgd-directeurs] Invitation - Conférence de Christophe André Mindfulness et bien-être au travail - Jeudi 30 mars

    Bonjour,

    Vous avez reçu ce matin un mail vous invitant à la Conférence Mindfulness et bien-être au travail de Christophe André le 30 mars prochain.

    Devant le succès rencontré par cet événement, toutes les places mises en ligne aujourd'hui ont déjà été réservées.

    Néanmoins un stock de 150 places avait été mis de côté pour les cadres encadrants de l'UGA. Vous pouvez donc dès à présent, et jusqu'au 15 mars, réserver votre place (1 seule place attribuée par personne inscrite désormais) auprès de [...].

    Bien cordialement,
    [XXX]
    Directeur général des services

    L’excellence va-t-elle de pair avec le retour des privilèges ? À moins qu’on considère que les «cadres encadrants» soient prioritairement concernés par le «bien-être au travail» ?

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Focus

  • "L’Objet de mes inquiétudes" : questionnaire conditions de travail
    Le point sur le questionnaire sur les conditions de travail envoyé aux personnels : les premiers résultats, les difficultés, les suites à venir.

    Il n’aura échappé à personne que les 3 ex-Universités grenobloises, Joseph Fourier, Pierre-Mendès-France et Stendhal ont fusionné au 1er janvier 2016.

    Dès 2015, la CGT FERCsup a engagé un combat acharné pour anticiper les difficultés, qui selon nous, allaient inéluctablement lui être liées…Une première expertise externe, à notre demande, a pu être menée entre février et mai 2016 (accessible ici).

    Cette expertise a catégoriquement pointé, après enquête qualitative sur les Services Centraux UGA, les carences et les impensés du projet de fusion, immédiatement préjudiciables aux personnels et, par voie de conséquence, à nos usagers.

    Le CHSCT (Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) et le CT (Comité Technique) notamment par la voix de leurs représentants personnels CGT FERCsup, se sont aussitôt emparés des immédiates préconisations de ce premier rapport : sa diffusion la plus large possible, l’arrêt des réorganisations d’ampleur et, par-dessus tout, l’extension de l’étude de l’impact de la fusion à tout le périmètre de l’UGA ainsi que, plus largement, un état des lieux global des conditions de travail des personnels BIATSS et EEC (Enseignants et enseignants-chercheurs) dans notre Excellente Université.

    C’est sous cette égide qu’un groupe de travail DGDRH-CHSCT a été mis en œuvre, assisté d’un cabinet extérieur lyonnais spécialisé (ACTEMS Conseil), avec pour mission d’élaborer, de tester, de diffuser puis traiter un questionnaire systémique et pérenne sur les conditions de travail à l’UGA, afin d’alimenter des pistes de réflexion et de remédiation vers le déploiement d’une démarche QVT (Qualité de Vie au Travail) à l’UGA.

    Ce groupe de travail a, de juillet 2016 à décembre 2016, discuté et conçu un questionnaire couvrant 6 champs d’investigations :

    • L’environnement physique de travail (incluant les ambiances physiques de travail et les risques professionnels),
    • L’ambiance de travail (le climat social, le soutien social, les relations interpersonnelles, etc.),
    • La reconnaissance au travail,
    • L’organisation du travail en termes de charge de travail, de marges de manœuvres et d’autonomie, de conciliation entre la vie professionnelle et vie personnelle, etc.
    • Les pratiques managériales (hiérarchiques et fonctionnelles),
    • Le lien à l’UGA et la compréhension de sa stratégie en termes de communication, de dispositifs proposés aux agents, d’engagement en matière de diversité, de handicap ou encore de développement durable.

    Cette enquête a été proposée à tous les quelques 5500 agents UGA en janvier 2017 et 2300 questionnaires ont été renseignés, soit presque 42% de la population cible (avec un taux de réponse de 58% BIATSS et 42% EC). Si nous espérions plus, cette participation est déjà en soit un modeste motif de satisfaction.

    Les premiers résultats de l’enquête QVT2017, diffusés en CHSCT et CT en février 2017, laissent apparaître une situation contrastée, qu’il serait réducteur de résumer ici. Une communication CGT FERCsup spécifique y sera dédiée dans les FOSSES à venir, en fonction des blocages ou des perspectives de progrès observés. En tout état de cause, les points les plus saillants ont été clairement identifiés : RPS, surcharge et rythme de travail, extrême pénibilité du financement de l’Université par un modèle économique « par projet » (IDEX, IDEFI, AMI…), management, droit à la déconnexion, difficulté de reconnaissance mutuelle entre BIATSS et EEC, transparence, etc…

    Ces difficultés les plus immédiates dans l’accomplissement de nos missions ont d’ores et déjà été inscrites à l’agenda de la prochaine conférence sociale UGA (16 juin 2017) et nous les porterons avec la même énergie que celles déployées pour parvenir au diagnostic.

    Au-delà, nous serons vigilants à ce que les préconisations que nous en synthétiserons soient portées par les représentants du personnels CGT FERCsup du comité de Prévention UGA, chargé de la mise en œuvre de la démarche QVT, et naturellement, par tous vos représentants CGT dans les instances universitaires : CA, CCPANT, CT, CPE, CHSCT...

    Dans l’immédiat, nous avons obtenu l’assurance que les résultats intégraux de l’enquête 2017 vous seront bientôt accessibles via l’intranet-UGA. Si d’aventure vous aviez besoin d’information complémentaires, n’hésitez pas à saisir vos représentants CGT à l’adresse cgt@univ-grenoble-alpes.fr.

    La CGT veillera en outre à ce que cette enquête soit périodiquement menée, de sorte à pouvoir interpeller notre Administration sur ses carences et, le cas échéant, la féliciter sur ses progrès :-).

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  • Sélection en Master
    Les enjeux de la sélection en Master 1 : les limites et les dangers de l’usine à gaz créée par le ministère

    La Loi portant adaptation du deuxième cycle de l’enseignement supérieur français au système Licence-Master-Doctorat (23/12/2016) et le Décret en découlant sur la Réforme de la sélection en Master (25/01/2017) instaurent, d’une part la sélection pour intégrer un Master 1, d’autre part, le droit à la poursuite d’étude pour l’étudiant, via le principe de « droit opposable ».

    Les étudiants titulaires d’une Licence ne pourront donc plus intégrer automatiquement le Master de leur discipline, ils devront être sélectionnés sur dossier par leur / une université.

    En cas de refus d’inscription par l’université, le Rectorat, via l’application en ligne « trouvermonmaster » sera dans l’obligation (droit opposable) de proposer 3 autres solutions à l’étudiant.

    Les masters de droit et de psychologie seront également en ligne sur cette plateforme trouvermonmaster.gouv.fr, même s’ils font exception avec un régime dérogatoire leur permettant de rester dans l’ancien système de sélection entre la première et la seconde année de master.

    Le faux dialogue social qui a donné lieu au vote

    Lorsqu’elle avait été reçue au ministère en mai 2016 dans le cadre d’une « concertation » sur la sélection en Master, la CGT FERC Sup s’était montrée très réservée sur le projet qui commençait à s’esquisser (droit opposable, régulation des flux de Licence, mobilité imposée…). Le ministère a présenté le vote de l’accord (04/10/116) comme une victoire du « dialogue social » alors qu’il n’a été élaboré qu’avec les organisations syndicales ralliées à sa cause : Conférence des présidents d’universités [CPU] et Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs [CDEFI], certaines organisations étudiantes (UNEF, FAGE et PDE) et certaines organisations syndicales de personnels (SGEN-CFDT, Sup Recherche/UNSA et SNESUP-FSU). Les organisations syndicales opposées à cette démarche, notamment la CGT FERC Sup n’étaient pas invitées à cette discussion.

    Les limites du droit opposable

    En l’état, et malgré une plateforme flambant neuve « trouvermonmaster » comme on pourrait « trouver sa future paire de baskets » en ligne, on voit mal comment ce droit « opposable » va pouvoir être vraiment mis en place et quelles garanties sont données, concrètement, aux candidats éconduits, de suivre les études auxquelles ils aspirent. Ne pas oublier également les lourdeurs administratives provoquées par cette gestion centralisée de l’admission post-licence dans des universités déjà bien fragilisées.

    Certains étudiants seront contraints à la mobilité géographique dans un périmètre assez étendu puisqu’il s’agit de la région académique. La mobilité sera accentuée dans les cas où l’étudiant fera partie d’une ComUE ayant fait le choix de Master à mention unique (suppression des doublons). D’autres devront choisir un Master n’ayant pas de lien avec leur discipline de Licence. Doit-on craindre la création à terme de Master « fourre-tout » pour les recalés ? Pour faire face aux mobilités induite, le MESR a imaginé la création de « primes de mobilité » dont on ne connaît ni le montant ni les modalités permettant d’y accéder. Nous avons de quoi nous inquiéter étant donné l’état du budget MESR !

    Quid des capacités d’accueil des formations : comment accepter des étudiants lorsque les capacités d’une formation sont revues à la baisse afin d’accentuer la sélectivité — cas que l’on espère à la marge — ou alors, plus généralement, lorsque les restrictions budgétaires des établissements en déficit — comme le nôtre actuellement — voient s’enchaîner des gels de postes d’enseignants qui auront nécessairement pour conséquence la baisse des capacités d’accueil.

    Quelle valeur pour la Licence ?

    Ne pas permettre l’intégration d’une 1ère année de Master à un étudiant titulaire d’une Licence pose sérieusement la question de la valeur de la Licence : on ne veut pas de tout le monde car avoir une Licence n’est pas gage de qualité ? Pourtant l’évaluation a joué le rôle de filtre qualitatif !

    Le système LMD est poussé à son paroxysme, les L / M sont désormais hermétiques. Nous nous interrogeons sur le pyramidage latent de la sélection dans l’enseignement, jusqu’où descendra-t-elle dans l’échelle des niveaux de diplôme (après la sélection en Master, la sélection en Licence généralisée, puis on descend sur le secondaire ?).

    Plus généralement, on touche ici le grand problème de fond d’un affichage statistique national détaché de la réalité : la volonté générale de diplomation dans le supérieur d’une génération (rappel objectif STRANES : 60% d’une classe d’âge diplômés du Supérieur) alors que le système éducatif de secondaire et du supérieur n’est pas assez armé pour accueillir convenablement tous les étudiants et leur donner les moyens de leur réussite. Axer sa politique d’enseignement sur du chiffre plutôt que sur un enseignement de qualité à destination de tou·te·s, tout en autorisant certaines filières à sélectionner les étudiants, ne peux que résulter en un enseignement supérieur à plusieurs vitesses, avec une concentration des moyens sur les formations sélectives, moteur de reproduction des inégalités sociales.

    En toile de fond, un affaiblissement disciplinaire préoccupant au service de l’employabilité toute relative dans un marché du travail essoufflé

    L’objectif d’augmenter le taux de réussite, avec notamment l’instauration d’un système de compensation des notes mais sans moyens massifs supplémentaires, se fait malheureusement au prix d’une perte de substance et un affaiblissement notable des connaissances disciplinaires des étudiants licenciés.

    Quant à l’intégration des titulaires de Master, même sélectifs, sur le marché de l’emploi, ce n’est pas gagné, exemple criant dans nos concours de la Fonction Publique où des Masterisés se présentent en catégorie C ou B faute de trouver des emplois correspondant à leur qualification dans le secteur privé.

    La CGT FERC Sup refuse l’introduction de la sélection dans le service public d’enseignement supérieur et de recherche et cette hypocrisie qui consiste à dire que l’esprit du processus de Bologne avec son LMD est enfin respecté.

    Pour la CGT FERC Sup, le service public d’enseignement supérieur et de recherche doit être national, laïque, démocratique et émancipateur. Il doit donner accès à un enseignement supérieur de haut niveau et de qualité au plus grand nombre, sur l’ensemble du territoire, quelles que soient les origines sociales et géographiques des étudiantes, des étudiants et de leurs familles.

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  • Librarians of UGA, unite !
    Quelle(s) bibliothèque(s) la présidence veut-elle léguer aux communautés qui composent l’UGA ?

    En août 2016, la Fédération internationale des associations de bibliothèque s’était réunie à Colombus pour son Congrès annuel. Le président Barack Obama en a profité pour saluer tant le travail que l’engagement des bibliothécaires à travers le monde. Il est de tradition aux États-Unis que tout Président sortant lègue à la société civile un instrument d’étude, d’enseignement, de recherche, de convivialité universitaire, de culture, de promotion sociale, d’éducation, d’apprentissage : une bibliothèque. Celle de Barack Obama (500 millions de $ de budget) sera située dans le secteur sud de Chicago à deux pas de l’université. Il affirme ainsi l’importance des bibliothèques et de leurs missions mais aussi de leurs fonctions d’appui et de support aux activités d’enseignement, de recherche, de vie étudiante, en bref de culture(s) scientifique(s) dans toutes les acceptions du terme.

    Nous pensons que ce n’est plus à démontrer à l’équipe présidentielle de l’UGA mais nous allons aborder quelques points de vigilance dans le cadre de la fusion des services de documentation et de la mise en place du PRE (qui lui sera spécifique).

    Quelle(s) bibliothèque(s) la présidence veut-elle léguer aux communautés qui composent l’UGA ?

    Dans le cadre de la fusion des services documentaires et du plan de retour à l’équilibre budgétaire, un certain nombre de postes en doublon ont été gelés. Cela n’avait pas été le cas dans un premier temps pour le Service Interétablissement de Documentation (le SID), mais deux gels de postes de conservateurs ont été effectués après la fusion.

    Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que le plan de redressement amène à des suppressions d’emplois. Nous avons défendu le fait que ces deux postes soient transformés pour améliorer le service rendu à l’usager.

    Le processus de fusion des services documentaires ne doit pas conduire, au nom de la rationalisation des moyens, à la disparition pure et simple de bibliothèques universitaires ou à leur simple expression sous la forme standardisée de salles de travail anonymes. Il ne doit pas non plus mener à l’émiettement des effectifs des personnels de la filière bibliothèque et des autres filières indispensables aux missions des bibliothèques.

    La logique de non renouvellement des départs en retraite ne s'arrêtera pas aux catégories A mais elle est bien inter-catégorielle ; même si bien entendu un conservateur général "coûte" plus cher à l'université qu'un magasinier.

    L’UGA veut réduire le déficit, cela s’accompagne de coupes franches : acheter moins de documentation imprimée. Si cela se justifie pour les périodiques scientifiques accessibles sous leur forme électronique, les suppressions d’acquisitions d’ouvrages imprimés concernent directement les ouvrages indispensables aux cursus d’études et viennent donc impacter les moyens investis dans la formation des étudiants. Le budget dédié à celle-ci sert d’ajustement à l’achat de la documentation électronique qui sert principalement aujourd’hui encore à la recherche.

    La documentation se doit de desservir toute la communauté universitaire, que ce soit au niveau de la formation et de la recherche. Elle joue un rôle important dans la réussite des primo-entrants, en leur donnant accès aux manuels de premier cycle et l’on peut prolonger ce raisonnement aux étudiants de deuxième et troisième cycle. Une certaine égalité des chances est préservée, et fait partie des missions premières des bibliothèques. Quid de cela avec les restrictions budgétaires drastiques pour la documentation imprimée ? Le budget de la documentation imprimée est englouti par la documentation électronique dans un modèle économique où des éditeurs-prédateurs et monopolistiques perçoivent les coûts de la production scientifique (auteur-payeur sous des dispositifs tarifaires imposés aux universités pour que leurs chercheurs puissent publier dans les revues) et de sa vente (aux mêmes universités pour leurs communautés scientifiques sous la forme d’abonnements à des bouquets de titres indissociables les uns des autres avec des augmentations annuelles à deux chiffres).

    Jusqu’à quand nos tutelles cautionneront et toléreront ce racket organisé ?

    La crainte émergente, et déjà ancienne, est que les professionnels des bibliothèques (surtout de catégorie C) se voient remplacés par du personnel étudiant, pesant très modestement sur la masse salariale de l’UGA.

    La documentation est au carrefour du service public qui accompagne les enseignants, les enseignants chercheurs ainsi que les étudiants. La population Bibliothèques qui est le B de BIATSS, ne l’oublions pas, englobe tout un panel de métiers dont le liant, toutes catégories confondues, est le service aux lecteurs, dans toute sa diversité : étudiants et chercheurs.

    Ces gels de postes peuvent mener au naufrage des initiatives pourtant intéressantes, créatives et porteuses de changement comme les ateliers de co-construction : faire émerger des idées sur la transformation des services. Il s'agissait également d'échanger avec les étudiants du Master innovation sur leurs attentes et ressenti par rapport à une bibliothèque universitaire. Les bibliothécaires repensent leurs services pour donner envie à ce public de continuer de fréquenter la bibliothèque : réaménagement des espaces en salles de travail en groupe, lieu d'expositions tant physiques que virtuelles, une diversité d’ateliers proposés en lien avec le travail universitaire, les entretiens professionnels.

    Une salle de relaxation sera aménagée et rénovée d'ici l'été pour ouvrir aux publics à la prochaine rentrée universitaire. Ainsi le Service Interétablissement de Documentation (le SID) est en train de concevoir un nouvel espace centré sur les besoins des usagers.

    La bibliothèque est avant tout un lieu d'information et de formation, ouvert très largement (78h d’amplitude d’ouverture hebdomadaire cumulée pour les BU Grenoble Alpes), aux espaces et aux accès à l’information diversifiés, prévus pour différents besoins. Leur conception vise à l’amélioration continue des conditions de travail et d’étude des publics, souvent en collaboration avec d’autres services universitaires, dans le cadre de projets de développement (y compris lorsqu’il s’agit de la détente et de la culture des publics, ce que l’on appelle en sociologie des publics la conception du “troisième lieu”, une dimension des espaces à mi-chemin de la convivialité du domicile et du lieu de travail — d’étude — universitaire)... et ils ne désemplissent pas !

    On mesurera l’importance des atouts que constituent les BU pour l’attractivité de l’université, en particulier celle de son offre de moyens et de support au développement des connaissances et des compétences. Cela participe à la qualité de sa formation et de sa recherche. Les BU accompagnent aussi les (r)évolutions technologiques continues des moyens d’information, de communication, de publication et des modèles d’enseignement, mais aussi des modalités pédagogiques (pédagogie inversée).

    Ainsi nous soutenons le Schéma directeur de la documentation conçu par le SID et validé par le CT et le CA de l’UGA, en refusant que ses objectifs et ses ambitions puissent être rabotés par les mesures du PRE : suppressions d’emploi, de compétences, repli des budgets documentaires - en particulier celui consacré à la formation - alors qu’il serait nécessaire de les renforcer, repli des services et des ambitions.

    Qui dit suppression de moyens dit aussi conditions de travail difficiles et compliquées pour les personnels. C’est aujourd’hui un aspect de la réalité quotidienne vécue par des équipes dont le professionnalisme a participé au maintien de la qualité des services durant la fusion. Citons : les équipes d’accueil, de renseignements et d’informations bibliographiques des BU, les activités de formation à la recherche documentaire et à la gestion bibliographique, la publication, la numérisation et la diffusion électronique des thèses et des mémoires, la constitution de l’offre documentaire, son signalement, et sa mise à disposition du public (imprimé et numérique), la numérisation patrimoniale, les programmes d’animation et de diffusion de la culture de l’information et de la culture scientifique, l’informatique documentaire, la mission en charge du réseau documentaire des bibliothèques associées, la mission d’aide à la décision avec la définition et le suivi complexe des indicateurs d’activités du service et des BU, et bien d’autres services et activités qui ne pourraient souffrir d’autres réduction des moyens, qu’il s’agisse des personnels ou des budgets.

    Le travail sur la réforme de l’organigramme suppose de laisser l’ensemble des emplois : on ne peut tourner qu’avec des équipes pour encourager et engager des personnels motivés à apporter une contribution à des projets collectifs. Concevoir cette communication, telle était la mission du collectif bibliothèques CGT-FercSup pour faire part de notre vigilance sur nos missions, leur avenir ainsi que nos conditions de travail dans la logique du schéma directeur du SID.

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Rencontre

  • La cigale-UGA et la fourministère de l'ESR
    La Cigale UGA, ayant chanté tout l’été...

    La Cigale UGA, ayant chanté
    Tout l'été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand les BIATSS, le 25 novembre, au CA, furent venus.
    Pas un seul petit morceau
    De prime de fin d’année à leur donner !
    Elle alla crier famine
    Chez Najat sa voisine,
    La priant de lui donner
    Quelques 2 M€ pour subsister
    Jusqu'à la saison nouvelle...
    « Je vous verserai une obole leur promit la Cigale,
    Avant avril, foi d'animal,
    Sans les intérêts, symbolique, et dégressive selon l’INM !»
    Mais Najat n'est pas prêteuse ;
    C'est là son moindre défaut.
    — Que faisiez-vous à l’UGA aux temps chauds ?
    Dit-elle à cette emprunteuse...
    —Nuit et jour, à tout venant des « UGA Parties »
    Nous chantions notre méga tube « UGA Explore, Explore more », ne vous déplaise.
    —Vous chantiez ? J'en suis fort aise :
    Et bien ! Dansez maintenant.

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Actualité RH et droit administratif

  • Le dialogue social en apnée
    Ces commissions ad hoc qui leurrent sur le dialogue social au sein de notre établissement

    Vos élu·e·s sont présent·e·s et actif·ve·s dans les instances officielles : CPE, CCPANT, CT, CHSCT, Comités RPS, CA, CFVU, CR. C’est la face visible de l’iceberg. En effet, depuis la création de l’UGA, on voit se multiplier des groupes de travail ad hoc : règlement intérieur, bilan social, statut de l’élu, groupe RH enseignant·e·s, groupe RH BIATSS, etc. Ces groupes de travail visent à préparer telle ou telle problématique qui sera abordée dans les instances, ou bien préparer spécifiquement une instance dans son entier, parfois l’on se demande si on ne va pas voir apparaître des réunions préparatoires de réunions préparatoires... Cette profusion de consultation pourrait paraître saine car, à première vue, elle témoigne d’une volonté affichée de l’administration de travailler les sujets en profondeur et avec les organisations syndicales, d’offrir un dialogue social de qualité.

    La CGT FercSup UGA entend bien ce discours teinté d’angélisme mais n’est pas totalement dupe : nous restons extrêmement vigilants quant aux attributions de ces groupes de réflexion et tenons à rappeler que seules les instances officielles sont tenues de voter et de discuter véritablement les orientations de la présidence. Les instances ne doivent, en aucun cas, être de simples chambres d’enregistrement dans lesquelles le débat ne se fait plus puisque délayé, voir épuisé ou même étouffé lors de quelques réunions préparatoires. De plus, la multiplication des réunions pèse sur le temps d’investissement de nos élu-e-s, un temps qui est précieux et déjà énormément consacré à l’accompagnement des personnels — rappelons que nos élus sont également en activité et doivent assurer leur charge de travail.

    En juin 2017, l’UGA organise une «Conférence Sociale», sur le modèle de l’ex-UPMF, autrement dit, un grand séminaire (comprenant les élus des différentes instances de l’UGA ainsi que l’Administration) de réflexion autour des thèmes liés au dialogue social. Nous tenons à vous informer que les Représentants mandatés auprès du CHSCT ont été désignés «co-animateurs-trices» des ateliers thématiques. En aucun cas l’administration ne pourra se défausser d’une quelconque décision qui pourrait faire débat, sous prétexte que cette dernière aurait été prise en Conférence Sociale et donc émanant des élus du personnel.

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  • PPCR : Pénurie Partagée de nos Carrières et Rémunérations
    La CGT a refusé de signer le Parcours Professionnel, Carrières et Rémunération (PPCR). Explications

    Il suffit de lire les grilles sur les pages suivantes pour comprendre que ce parcours professionnel ressemble davantage à une Pénurie Partagée de nos Carrières et Rémunérations qu’à une reconnaissance des qualifications par la revalorisation des salaires.

    En catégorie C : 3 grades à la place de 4

    • Rajout de 4 points en 2017 soit 18,63€ (brut) mais 13,92€ sont rajoutés dans les sommes à déduire, c’est donc une opération blanche en tenant compte de la cotisation retraite sur ces 4 points.
    • Le grade adjoint 2ème classe devient Classe 1 avec conservation de l’échelon et l'ancienneté.
    • Les grades adjoint 1re classe et adjoint principal 2ème classe fusionnent dans un grade Classe 2 avec reclassement dans un échelon avec une nouvelle ancienneté.
    • Le grade Adjoint Principal 1ère classe devient Classe 3 avec reclassement.

    Les gains en 2017 se situent autour de 0,3% en 2017, entre 0 et 0,9% en 2018, entre 0,2% et 0,9% en 2019 et, pour finir entre 0,9% et 2,2% en 2020 si ces grilles ne sont remises en cause après mai 2017 !

    En catégorie B

    • En 2016 : 6 points ont été rajoutés mais aussi 23,17€ dans les sommes à déduire, c’est donc une opération blanche en tenant compte de la cotisation retraite sur ces 6 points ;
    • En 2017, des augmentations sont prévues selon les échelons et les grades de 0,2% à 2,5% ;
    • En 2018, d’autres augmentations sont prévues selon les échelons et grades de 0% à 1,7%.

    Catégorie A : certaines prévues pour janvier seront réalisées rétroactivement

    • En 2017 : 4 points supplémentaires mais 13,92€ seront rajoutés dans les sommes à déduire.
    • En 2018 : 5 points supplémentaires mais 18,50€ seront rajoutés dans les sommes à déduire soit un total de 32,42€, c’est donc une opération blanche en tenant compte de la cotisation retraite sur ces 9 points.
    • Ralentissement des carrières avec la suppression des échelons accélérés, le rallongement de la durée de certains échelons, y compris dans le nouveau grade hors classe des IGE.
    • Augmentation parfois sensible de l’échelon 1. Cela ne mange pas de pain, la plupart des collègues commence leur carrière avec une ancienneté qui leur fait accéder à un échelon supérieur.
    • Augmentation sensible des traitements en fin de carrière mais atteignable souvent après 65 ans.

    Pour tous : Ces mesures sont financées en partie par la suppression des échelons accélérés.

    On est très loin de la revendication défendue par la CGT, de l’intégration des primes dans le traitement brut. Ces 4 points (catégorie C), 6 points (catégorie B), 9 points catégorie A ne permettent respectivement qu’un gain de 14 €, 21 €, 31 € sur une pension pour une carrière complète alors que si la prime statutaire (PPRS) était intégrée dans le traitement brut, le gain pourrait être de 150€ en catégorie C, 200 € en catégorie B et entre 210€ et 425€ € selon les grades de la catégorie A.

    Les autres mesures prises à partir de janvier

    • La cotisation Pension Civile (retenue PC sur la 2ème ligne de la feuille de paie) augmentera en janvier à 10,29% du traitement brut au lieu de 9,94%.
    • Augmentation de 0,6% en février du point d’indice INM qui sert à calculer le salaire (4,686€ au lieu de 4,658€).

    Pour la CGT, il faut redynamiser la grille des salaires de la fonction publique pour la reconnaissance des qualifications.

    Le SMIC est un salaire minimum de première embauche pour le jeune salarié sans qualification, sortant de l’école sans diplôme. La CGT revendique un SMIC à 1 800 € brut (il est aujourd’hui 1 480,27€). Il doit être le point de départ de la grille des salaires. 1 800 € est le niveau minimum de salaire que nous CGT - estimons garantir les moyens nécessaires à l’existence de chaque salarié dans les conditions d’aujourd’hui.

    À chaque grand niveau de qualification (les corps de la fonction publique) doit correspondre un niveau de salaire de base minimum en début de carrière. Ces grands niveaux de qualification du salarié doivent avoir pour référence les niveaux des diplômes de l’éducation nationale quel que soit le mode d’acquisition de cette qualification (formation initiale, expérience, validation, formation continue).

    Dans la grille ci-dessous, vous trouverez par rapport au SMIC 2016 (1 466€), les salaires bruts en 2016 en début et fin de carrière, ce qu’ils étaient à la création du statut en 1985, ce que la CGT revendique.

     

     

    2016

    1985

    La CGT revendique

    Condition d’accès

    Corps et grade

    échelon1

    Terminal

    échelon1

    terminal

    échelon1

    terminal

    Sans diplôme

    2ème classe

    1,02 smic

    1,15

    1,11

    1,35

    1

    2 smic

    CAP, BEP

    principal 2èmeclasse

    1,04 smic

    1,29

    1,18

    1,62

    1,20

    2,40

    BAC

    Catégorie B cl normal

    1,04 smic

    1,54

    1,31

    2,05

    1,40

    2,8

    BTS, DUT

    Catégorie B classe sup

    1,04 smic

    1,64

    1,79

    2,23

    1,6

    3,2

    BTS,DUT

    Assistant ingénieur

    1,08 smic

    1,92

    1,63

    2,65

    1,60

    3,2

    Licence,

    IGE  2èmeclasse

    1,18 smic

    1,97

    1,79

    3,04

    1,80

    3,6

    Doctorat,

    ingénieur

    IGR 2ème classe

    1,31 smic

    2,26

    2,0

    3,51

    2

    4

    Doctorat

    Maître de conférences

    Chargé de recherche

    1,44 smic

    2,61

    2,03

    2,72

    2,30

    4,6

    Explication : un agent titulaire du BAC pour passer le concours de catégorie B (classe normale), débute aujourd’hui à 1,04 fois le smic soit 4% au-dessus, le dernier échelon dans ce grade n’est que 54% au-dessus du smic (Un agent mettra 31 ans pour accéder à cet échelon terminal). A la création de la grille, il débutait à 31% au-dessus du smic et le dernier échelon du grade se situait à plus du double du smic (2,05 fois le smic).

    Pour une reconnaissance des qualifications, la CGT revendique pour ce corps de la catégorie B, un début de carrière à 40% au-dessus du smic et un échelon terminal à 2,4 fois le smic.

    Nous ne pouvons que constater que l’échelle des salaires des corps de la fonction publique ne reflète plus la qualification demandée aux emplois de ces corps, qualification reconnue par un diplôme pour s’inscrire aux concours ou par l’expertise acquise avec l’expérience professionnelle. Les salaires tendent vers le bas.

    30 ans d’austérité ont entraîné un tassement des salaires vers le bas

    Le tableau ci-dessous indique la perte mensuelle subie par grade avec le tassement de la grille depuis 1985.

    Si par exemple, un adjoint principal 2ème classe échelon 1 percevait comme en 1985, 1,18 fois le smic (voir page précédente), son traitement brut serait aujourd’hui supérieur de 206 €.

    Lorsque la grille avait été conçue pour reconnaître les qualifications, l’expertise professionnelle acquise tout le long de la carrière était actée par des avancements d’échelons significatifs.

    Corps et grade

    Echelon 1

    Echelon 4

    Echelon 7

    Echelon terminal

    retraite

    2èmeclasse

    134€

    216€

    307€

    283€

    213€

    1èreclasse

    396€

    522€

     

    415€

    311€

    Principal 2

    206€

    386€

    531€

    482€

    362€

    Principal 1

    752€

    801€

     

    373€

    380€

    Catégorie B  Normale

    377€

    569€

    732€

    717€

    538€

    B  classe supérieure

    1076€

    1360€

     

    839€

    629€

    B  classe exceptionnelle

    760€

    1071€

    1286€

    863€

    647€

    ASI

    806€

    950€

    1084€

    1069€

    802€

    IGE2

    897€

    1062€

    1239€

    1579€

    1184€

    IGR2

    1017€

    1239€

    1480€

    1831€

    1373€

    IGE1

    1716€

    1758€

     

    1614€

    1210€

    IGR1

    1480€

    2019€

     

    2121€

    1590€

    Maître de conférences

    Chargé de recherche

    858€

     

     

    161€

    121€

    Maître de conférence hors classe

    1236€

    1134€

     

    263€

    197€

    Explication : le même technicien de la page précédente perd chaque mois 377 € en début de carrière, 569 € quand il sera l’échelon 4, 732 € à l’échelon 7 et 717 € à l’échelon terminal.

    Pour une carrière complète dans la fonction publique, sa pension sera amputée de 538 € par rapport à ce qui aurait été perçue en 1985.

    La perte sur la pension est même plus dure si on tient compte qu’il fallait 37,5 ans pour un taux plein alors que les générations nées après 1953, il leur faudra plus de 41 ans, 42 ans manquante.

    Calcul du traitement brut

    Le traitement brut est calculé en multipliant l’indice majoré (INM) par la valeur de cet indice. Attention, le traitement brut ne se calcule pas avec l’indice brut (IB).

    Ainsi un IGE 2ème classe à l’échelon 11 perçoit un traitement brut (1ère ligne sur la feuille de paie)

    En décembre 2016, son indice est 574 soit : 574 * 4,658 = 2 673,74 €

    En janvier, suite à la « revalorisation », son indice sera 583, donc le traitement brut sera de 583 * 4,658 = 2 715,66€

    En février 2017, le point d’indice INM étant augmenté de 0,6% à 4,686 €, son traitement brut sera de 583 * 4,686 = 2 731,95€

    Mais entre-temps,

    • Sur les 9 points supplémentaires, 4 proviennent du transfert prime/points et 13,92 € seront donc rajoutés aux sommes à déduire (ce sera sur la dernière ligne de la feuille de point avec « transfert primes/points » comme intitulé).
    • La cotisation retraite augmentera (voir ci-dessous) de 9,94% à 10,29% du traitement brut.

    Le résultat est un salaire net qui augmente en janvier de 14€ (12€ en tenant compte des autres éléments du salaire), suivi en février d’une hausse de 15€ soit +1,14% par rapport à 2016. Elle sera suivie d’une baisse de 5,50€ en 2018 !

    C’est donc une opération quasi blanche qui explique le refus de la CGT de signer ce Parcours Professionnel, Carrières et Rémunération (PPCR).

    Attention : la revalorisation de janvier et le rajout de 13,92€ des sommes à déduire seront effectués ultérieurement, rétroactivement. La hausse de la valeur du point en février est immédiatement répercutée sur le traitement brut.

    Augmentation de la cotisation retraite

    Le tableau ci-dessous indique par année :

    • La deuxième ligne indique le taux de la cotisation sur le traitement brut suite aux hausses annuelles de la cotisation pension civile imposée par la loi Fillon, loi maintenue par les gouvernements successifs
    • La 3ème ligne, en prenant l’exemple de la cotisation pension civile sur le traitement brut d’un IGE 2ème classe échelon 11, indique la perte mensuelle subie par cet agent avec l’augmentation du taux de cotisation (en tenant de l’évolution de la valeur du point d’indice et des reclassements).

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2020

    7,85%

    8,12%

    8,39%

    8,76%

    9,14%

    9,54%

    9,94%

    10,29%

    10,56%

    10,83%

    11,1%

     

    7€

    14€

    24€

    34€

    45€

    56€

    66€

    75€

    84€

    91€

    L’augmentation de cotisation retraite en 2017 au taux de 10,29%, a entraîné pour cet ingénieur une perte mensuelle de salaire de 66€ par rapport au montant qu’il aurait perçu si le taux était resté à 7,85%.

    Si vous êtes intéressé par un développement complet concernant votre corps et grade (ITRF, AENES, Bib), veuillez nous contacter à l’adresse mail suivante  : cgt@univ-grenoble-alpes.fr

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  • Le harcèlement sexuel, un fléau dans l’ESR

    Le harcèlement sexuel et les violences sexistes au sein des établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont une réalité incontestable. Le phénomène est favorisé par les liens d’autorité entre enseignant-e-s et étudiant-e-s (qui sont, statistiquement, majoritairement dans ces cas-là des étudiantes) et la proximité qui s’établit entre enseignant-e-s et doctorant-e-s. Il est aussi parfois à l’œuvre entre membres du personnel, tant chez les enseignant-e-s que chez les Biatss.

    Ces comportements constituent un délit.

    En effet, la responsabilité de l’établissement peut être engagée, en cas de manquement à ses obligations. Il doit en effet :

    • prévenir les discriminations et violences, dans le cadre d’un principe général de prévention en matière d’hygiène, sécurité et conditions de travail (circulaire du 4 mars 2014 sur la lutte contre le harcèlement dans la fonction publique),
    • signaler un crime ou délit dont elle aurait connaissance au procureur de la République (art. 40 du Code de procédure pénale),
    • saisir les instances disciplinaires pour des faits paraissant suffisamment avérés et relevant du délit de harcèlement sexuel,
    • préserver la personne ayant dénoncé les faits d’éventuels nouveaux agissements.

    Après l’adoption à la CFVU du 1er décembre 2016 de la «Charte des étudiant.e.s de l’Université Grenoble Alpes pour la lutte contre le sexisme, les discriminations et les violences à caractère sexuel» (à l’initiative de la plupart des associations et syndicats étudiants), et sa signature officielle le 20 mars dernier cette dernière sera annexée au règlement intérieur de l’université récemment voté.

    Il importe de dire et de répéter que le harcèlement doit être dénoncé et que les victimes doivent être aidées et accompagnées pour rompre l’isolement (et/) ou l’insécurité dans lesquelles elles peuvent se trouver.

    À l’image de l’Université Paris Sorbonne Cité, nous soutiendrons toute initiative / tout dispositif pouvant être mis en place au sein de notre université. Des soutiens de proximité existent :

    N’hésitez pas également à nous contacter si vous avez besoin d’aide. La CGT FercSup de Grenoble s’engage à soutenir les victimes de harcèlement au sein de l’établissement.

    Contacts : cgt@univ-grenoble-alpes.fr

    Documents joints :

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Brèves

  • Crowdfunding «jocaris benevole»1
    Parce que ce sont les seuls à s’investir autant, contribuez aux remerciements envers nos Très Hauts Encadrants, en leur offrant une lampe de luminothérapie de bureau, objet indispensable à leur labeur quotidien...

    Parce que ce sont les seuls à s’investir autant, contribuez aux remerciements envers nos Très Hauts Encadrants, en leur offrant une lampe de luminothérapie de bureau, objet indispensable à leur labeur quotidien, qui ne prend malheureusement pas fin à 16h30 comme n’importe quel autre fonctionnaire.

    «Le soir quand je reste travailler, à 21h je suis tout seul dans les bureaux !»

    - Joris B., Très Haut Encadrant qui tient à rester anonyme

    Le manque de neige pendant les vacances de fin d’année ne permet pas de compenser le manque de soleil car ils n’ont de toutes façons pas le temps pour des vacances. Aussi nous vous proposons donc une opération de crowdfunding (projet participatif) pour limiter les effets néfastes du manque de lumière naturelle et du surmenage qui guette nos chers hauts encadrants.

    Parce vous tenez à leur offrir des conditions de travail optimales afin de nous faire toucher du doigt l’excellence, contribuez !

    1«jocaris benevole» = «plaisanter de manière bienveillante»

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  • Le «tweet» du mois : le calvaire de nos président·e·s

    On le répète trop rarement : président d’université, c’est un vrai calvaire ! Il n’y a qu’à les entendre lorsqu’on les interroge sur les baisses de dotations de l’état qui creusent le déficit des universités. Avec quelle véhémence ils s’adressent quasi quotidiennement à leur tutelle gouvernementale, demandant, exigeant même des hausses de dotations et le remboursement des fonds ponctionnés, dénonçant les politiques d’austérité ! C’est bien simple, à côté d’eux, Louise Michel c’est une sénatrice de centre droit.

    Chèr·e·s [au sens propre... 27600 € de prime annuelle tout de même !] président·e·s, nous allons vous aider dans cette lutte de tous les instants, car apparemment vous avez quelques problèmes de mémoire (le manque de sommeil  ?) : le monsieur du milieu sur la photo, c’est celui qui vous fait les poches depuis cinq ans. Ce n’est pas très prudent de vous approcher autant.

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Escapades revendicatives

  • Agenda social et culturel
    du 1 avril 2016 au 30 avril 2016
    Activités sociales et culturelles des jours et semaines à venir...

    • Jeudi 30 mars à 20h, Maison des Associations à Grenoble Conférence-débat : «Où va l’Amérique latine ? Progressismes, mouvements sociaux et retour des droites», avec Franck Gaudichaud, maître de conférences en études latino-américaines à l'université Grenoble-Alpes
    • Jeudi 30 mars 2017, de 19h00 à 21h00 à EVE, projection du Film On vient pour la visite, documentaire du Lucie Tourette, en présence de la réalisatrice.
      Le film retrace la lutte des travailleurs sans-papiers entre 2009 et 2010, à Paris pour obtenir leur régularisation.
      Plus d’infos  : www.le-tamis.info/evenement/projection-debat-travailleurs-sans-papiers
    • Vendredi 31 mars, projection débat « Réhabilitez les fusillés pour l’exemple de 14/18 », 20h maison de quartier Romain Rolland à St-Martin-d’Hères
      Avec Yves Gérin-Monbrun de la Libre Pensée de l’Isère.
    • Jeudi 6 avril, projection du Film « CE, 1946-2016 histoire, mémoire, enjeux des comités d’entreprises en Rhône-Alpes » à 20h Mon Ciné SMH suivi d’un débat.
    • Mercredi 12 avril 2017, de 18h00 à 23h00 à EVE : rencontres, musique, échanges, témoignages des réfugiés sur leur parcours, buffet, apéro, organisation de la fin du CAO.
      Plus d’infos : https://www.le-tamis.info/evenement/soutien-aux-exiles-du-cao

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Appel à contributions - Fossés no4

  • Nous sommes convaincus qu’ensemble nous pouvons être plus forts, la prime de fin d’année même minime nous l’avons gagnée ensemble en faisant front et en nous unissant.

    Fossés doit être le reflet de la pensée et des actions de ceux qui souhaitent s’en emparer.

    Il peut être un moyen de vous exprimer car les personnels ne disposent pas d’espace de liberté afin de livrer et libérer leur parole.

    Nous proposons donc à ceux qui veulent écrire un article, ceux qui ont un coup de gueule, à ceux qui veulent dessiner, de partager FOSSES afin que les personnels aient la possibilité de faire partie de cette aventure.

    Ceux qui le souhaitent peuvent nous envoyer des textes ou dessins à cgt@univ-grenoble-alpes.fr, sous condition que ceux-ci respectent notre déontologie et valeurs, les messages anonymes ou pas, feront l’objet d’une sélection et paraîtront dans le prochain numéro.

    Tous à vos plumes, crayons de couleur ou claviers  !!!

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Logo de la CGT FERCSup

# Fossés

Directrice de la publication : Murielle Chatel.

CGT FERCSup Grenoble
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Contact :
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